Malik Boumati Après avoir bouclé le premier trimestre, la période la plus longue de l'année scolaire, les milliers d'écolières et d'écoliers de la wilaya de Tizi Ouzou sont enfin en vacances pour une quinzaine de jours. Ils vont pouvoir se reposer après trois longs mois de scolarité. Mais les élèves ne sont pas tous concernés par ces deux semaines de congé d'hiver puisque certains d'entre eux sont appelés à passer la première semaine sur les bancs d'école pour des séances de rattrapage décidées par les responsables du secteur de l'éducation. Et visiblement, l'information n'a pas bien circulé sur le sens à donner à ces cours de soutien imposés à une partie des écoliers. En effet, certains parents d'élèves croient savoir que les cours dispensés aux élèves durant cette première semaine de vacances sont destinés à ceux qui trouvent des difficultés à assimiler les leçons du premier trimestre, alors que pour d'autres il s'agit plutôt de rattraper le retard accusé dans le programme pédagogique, notamment en raison de la grève des enseignants qui a touché une bonne partie des établissements secondaires de la wilaya, mais aussi des absences répétées de certains enseignants pour diverses raisons. Selon le directeur d'une école primaire interrogé par la Tribune, il s'agit plutôt de la seconde version. Il précisera dans ce sens que son établissement n'étant pas concerné par les retards accusés dans le programme, les enseignants ne sont pas tenus d'assurer des cours durant les vacances, mais ceux en charge des classes d'examen le font par volontarisme. Et dans ce cas, ce n'est pas du rattrapage mais seulement des séances d'exercices que les institutrices ont décidé d'assurer au profit exclusif des élèves de 5e année. Notre interlocuteur ne manquera pas de rappeler l'importance des vacances scolaires, particulièrement pour les enfants du cycle primaire qui ont besoin de repos après le trimestre le plus long de l'année scolaire. «Les enfants ont besoin plutôt de se reposer, de jouer, de sortir et non de retourner à l'école pour des cours supplémentaires», affirmera-t-il, non sans rappeler que dans les écoles primaires il existe un système de rattrapage pour les élèves en difficulté, mais il n'est pas mis en œuvre durant la période des vacances. En effet, les institutrices disposent de deux séances de 45 minutes chacune par semaine qu'elles peuvent utiliser au profit des élèves qui trouvent quelques difficultés à assimiler les leçons de la semaine. Pour éviter que l'enfant se sente «discriminé» ou «puni» par cette mesure, la tutelle a décidé de changer la terminologie choisie pour ces séances qu'il ne faut plus appeler «rattrapage» mais plutôt «révision pédagogique». Pour ce qui est des cours dispensés pendant cette première semaine des vacances d'hiver, les lycées sont tous concernés selon le constat fait dans la ville de Tizi Ouzou. Et la grève de dix jours menée en octobre par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) n'est pas étrangère à cet état de fait. Il s'agira pour les enseignants grévistes de rattraper le retard pris dans l'application du programme pour que les élèves ne soient pas les grands perdants du bras de fer syndicat-ministère, particulièrement ceux de terminale qui se préparent pour l'examen du baccalauréat de juin prochain. Pour de plus amples informations, nous avons tenté de prendre contact avec la direction de l'éducation, mais en vain. M. B.