Le tournoi de Roland-Garros vient de voir une nouvelle reine sur son trône. Ana Ivanovic, une jeune joueuse de tennis serbe, née à Belgrade le 6 novembre 1987, professionnelle depuis 2003, vient de recevoir sa première couronne pour ses vingt ans. S'inscrivant comme l'un des chefs de file des joueuses serbes avec sa compatriote Jelena Jankovic, la tenniswoman, qui a atteint par deux fois une finale en Grand Chelem, est devenue la première Serbe à inscrire son nom au palmarès des grands noms du tennis mondial. La finaliste de l'Open d'Australie 2008 succède ainsi à la Belge Justine Henin, triple tenante du titre, fraîchement retraitée, qui a remis la coupe à la Serbe, première ressortissante de son pays à s'imposer dans un tournoi majeur, après une finale pleine face à la Russe Dinara Safina (6-4, 6-3). C'et en fait une passation de pouvoir puisque la Belge avait réservé la surprise au public du Central de remettre le trophée, un titre amplement mérité, eu égard au parcours réalisé par la jeune Serbe. Elle fut largement au-dessus du lot autant au plan tennistique que mental. Face à la Russe Dinara Safina, la joueuse de Belgrade a pris une triple revanche sur le sort qui l'avait condamnée la saison dernière. Elle fut renvoyée à ses études sur ce même court par Justine Henin (6/1, 6/2), puis aux tournois du Grand Chelem, après deux finales perdues (Roland-Garros 2007, Open d'Australie 2008). Et, enfin, une belle troisième revanche sur cette même Russe Dinara Safina, qui l'avait battue sur leur seule confrontation sur terre battue. La joueuse mannequin, aussi à l'aise en robe de soirée qu'en survêtement, brillant sur les photos de mode, sourire toujours aux lèvres, très inspirée par les exploits de Monika Seles, son idole de toujours, a entamé un parcours qui sonne aujourd'hui comme une évidence. Depuis l'âge de cinq ans, Ana, qui a toujours rêvé de faire comme Seles, entama la partie avec la rage d'en finir avec Safina. Retenant la leçon de ses deux précédentes finales de Grand Chelem, la Belgradoise du revers de la main, effaça le spectre Henin, ne laissant pas le temps à son adversaire de prendre ses marques. Comme si elle avait un prochain rang à justifier. Volontaire et agressive, Ivanovic se comportait en patronne, réalisant le break dès le premier jeu du match (1/0), puis elle renouvelait cet avantage quelques minutes plus tard (4/1). Cette grande lectrice de tout ce qui a trait à la mythologie, qui adore également aussi le shopping, domine ses adversaires grâce à son physique avantageux. Belle, charmante, ravissante, splendide, admirable, elle est la nouvelle petite princesse du tennis. Néanmoins, cette belle créature sait aussi bien manier les raquettes quand il s'agit de défendre son terrain. Du haut de ses 185 centimètres, elle ne s'est pas fait prier pour renvoyer Safina dans un rôle de joueuse plus nerveuse, n'ayant rien à voir avec son physique habituel fait de larges et beaux sourires. «Je suis tellement contente d'avoir pu garder ma maîtrise jusqu'à la fin.» M. G.