Sortie de sa fausse retraite en janvier, Justine Henin se lance à la reconquête de son trône de reine de la terre battue à partir de dimanche à Roland-Garros, après une absence de deux saisons pendant laquelle personne n'a réussi à imposer la même suprématie sur la surface. Les deux joueuses qui lui avaient succédé au palmarès parisien, Ana Ivanovic et Svetlana Kuznetsova, ont glissé dans l'anonymat, surtout la Serbe, qui pointe à la 41e place au dernier classement WTA. Et Dinara Safina, N°1 mondiale à la suite de la Wallonne grâce à d'excellents résultats sur surface lente, a sombré à cause de problèmes au dos. Les deux plus gros tournois de la tournée européenne sur terre battue ont été remportés cette année par des joueuses qu'on n'attendait pas à ce niveau, l'Espagnole José Maria Martinez à Rome et la Française Aravane Rezaï à Madrid. Comme au bon vieux temps, les adversaires les plus dangereuses de la Belge devraient donc être les Williams, redevenues N°1 et N°2 d'un tennis féminin qui peine à se trouver de nouvelles têtes d'affiche. De quoi entretenir l'espoir de J. Henin, qui les dominait régulièrement sur l'ocre lors de sa première carrière. Reste à savoir si la championne a retrouvé le niveau qui lui avait permis de s'imposer quatre fois à Roland-Garros (2003, 2005, 2006, 2007). Choc avec Serena La préparation n'a donné que des indications partielles. Sa reprise de contact, à Stuttgart, s'est immédiatement soldée par un titre, son premier depuis son retour à la compétition, mais la concurrence n'était pas particulièrement relevée. La Belge, soucieuse de se ménager, n'a disputé qu'un seul autre tournoi sur terre battue, à Madrid, où elle s'est inclinée dès le premier tour face à une Rezaï en état de grâce. «Je suis en bonne santé, c'est l'essentiel», a assuré J. Henin, victime en avril d'une fracture du petit doigt de la main gauche qui ne l'a pas gênée outre mesure puisqu'elle est droitière. «Pour le reste, on ne sait jamais à quoi s'attendre dans un Grand Chelem.» Elle ne devrait pas tarder à être fixée car c'est Serena Williams qu'elle devra écarter dès les quarts de finale. Il s'agira de leur deuxième affrontement de l'année après la finale de l'Open d'Australie, mais cette fois-ci dans un cadre nettement plus favorable pour J. Henin. «Ici, je me sens à la maison. J'ai toujours eu un accueil extraordinaire des Parisiens et beaucoup de Belges peuvent venir. L'envie de bien faire est encore plus présente qu'ailleurs. Ce doit être un moteur pour moi», a-t-elle dit. Pour les Williams, ce match a toutes les chances d'être le tournant du tournoi car, si la Belge est écartée, les Américaines se retrouveront devant une occasion unique d'améliorer leur palmarès à Roland-Garros. Le «French» est de loin le tournoi du Grand Chelem où la famille compte le moins de victoires cumulées, avec une seule pour Serena (2002) et aucune pour son aînée, qui a montré sa bonne forme actuelle en atteignant la finale à Madrid.