Le gouvernement algérien se félicite, par la voix d'Abdelkader Messahel, ministre de la Communication, du dernier rebondissement dans l'affaire Khalifa, qui a vu la justice du Royaume-Uni procéder à l'extradition, mardi passé, de l'ex-magnat condamné en 2007 par contumace à la perpétuité pour «plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El-Khalifa Bank». Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel résume le satisfecit des autorités algériennes par la tournure de l'affaire en déclarant que «l'Algérie ne peut que se féliciter de la manière dont le Royaume-Uni a géré cette affaire». Abdelkader Messahel estime, dans ce sens, que «cette manière de faire de la justice britannique rend hommage à la justice algérienne et la crédibilise». Il faudrait dès lors s'interroger sur l'indépendance de la justice algérienne à traiter une si grosse affaire de corruption qui continue de défrayer la chronique depuis dix ans ? Abdelkader Messahel, qui a animé, hier, à Djenane El Mithak (Alger), une conférence de presse conjointement avec son homologue des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, fait entièrement confiance à la justice du pays. Se basant sur le postulat selon lequel la justice des deux pays «a œuvré en toute indépendance», Messahel a soutenu que «des procédures internes seront engagées par les autorités compétentes, conformément à la loi algérienne et en toute transparence». Mais plus que les interrogations d'ordre juridique liées à l'affaire Khalifa, celle relevant du politique, a été aussi au rendez-vous mensuel de la communication gouvernementale. Sur cette question, le ministre de la Communication a insisté à dire que «l'extradition de Khalifa vers l'Algérie n'avait aucune motivation politique», insistant sur le fait que l'Algérie et la Grande-Bretagne sont signataires de deux conventions de partenariat. La première évoque l'extradition, et la seconde cadre l'entraide judiciaire. Sur les affaires de corruption relatives à la gestion du Groupe Sonatrach, le ministre de la Communication s'est interdit tout commentaire, dans la mesure, dira-t-il, où elles sont en cours de traitement par la justice. Le second sujet brûlant évoqué par Abdelkader Messahel a trait à la situation qui prévaut dans la wilaya de Ghardaïa où des affrontements et des troubles ont été enregistrés ces derniers jours. Admettant que ces troubles se répètent, le ministre a annoncé une initiative allant dans le sens de faire régner le calme et la sérénité dans les localités concernées par les troubles. Messahel a déclaré, à ce propos, que «le Premier ministre a pris attache» avec des parties, dont des notables locaux, dans la perspective de faire revenir les choses à leur fonctionnement habituel. A. Y. Messahel plaide la transparence dans le marché de la pub Le ministre de la Communication, qui va réunir aujourd'hui des représentants de la presse, dans le sillage du «projet» de la carte du journaliste professionnel, s'est attardé sur d'autres questions, notamment les avant-projets de loi relatifs à la publicité et au sondage. «C'est vrai que le marché de la publicité pose problème», a admis Abdelkader Messahel, pour qui «des mesures de commercialité seront introduites dans la réglementation du marché». Le ministre a saisi l'occasion de la forte présence des représentants des médias, publics et privés, pour plaider l'organisation du marché. «Il y a lieu de réfléchir ensemble pour organiser le monde de la publicité», soutient le ministre, qui a défendu, à l'occasion, le processus portant loi sur l'audiovisuel, qui n'a «pas été reporté jusqu'à la prochaine session du Parlement». A. Y. Un Conseil des ministres dans les prochains jours Un Conseil des ministres sera tenu «dans les prochains jours», a indiqué, hier, Abdelkader Messahel, au cours de la conférence de presse conjointement animée avec Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. Abdelkader Messahel n'a pas cependant donné une date précise pour la tenue de ce Conseil des ministres. Il se contentera de dire, à propos de l'ordre du jour de ce rendez-vous, qu'«il y aura la loi de Finances et bien d'autres sujets». A. Y. «Il n'y avait pas de manipulation des images de l'ENTV» À propos des images que la télévision publique (Entv) aurait manipulées à l'occasion de l'audience réservée par le chef d'Etat, Abdelaziz Bouteflika, au Premier ministre français, Jean Marc Ayrault, Abdelkader Messahel a nié toute manipulation. Le ministre de la Communication, a répondu à ce sujet, que «les équipes de l'Entv avaient simplement pris beaucoup plus de séquences que celle de la chaîne française, France2, présente, elle aussi, lors de l'audition». A. Y. Lamamra : «Des efforts se poursuivent pour libérer les otages» Ramtane Lamamra a déclaré, hier, s'agissant des cas des otages algériens enlevés au Mali, que les efforts se poursuivent par les services concernés. Exprimant solidarité avec eux et leurs familles, le ministre des Affaires étrangères, a indiqué que la question reste une des priorités des autorités dans les actions qu'elles mènent à l'extérieur. A. Y.