Après plus d'une semaine de concerts, le 8e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, «Festivalgérie», inauguré le 20 décembre dernier, s'est clôturé dimanche soir dernier avec à l'affiche l'ensemble maghrébin de musique andalouse qui a gratifié l'assistance d'un florilège de chansons réunissant les grandes écoles andalouses du Maghreb. Dirigé par le maestro Samir Boukredera, l'ensemble maghrébin de musique andalouse a réuni 52 instrumentistes, dont 30 représentant l'Algérie, issus de l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama), 12 Marocains de l'Orchestre de Mohamed Larbi Temsamani de Tétouan et 10 Tunisiens de l'Ensemble du malouf de Sousse. Cette dernière soirée a aussi été marquée par la projection d'une vidéo de 12mn retraçant les moments forts du Festival. L'Ensemble maghrébin de musique andalouse est apparu sur la scène de la salle Ibn Zeïdoun de l'Office Riadh El Feth, sous les applaudissements nourris d'un public venu en surnombre. Vêtus de costumes traditionnels propres à chaque région, les instrumentistes, soucieux de représenter le Maroc, la Tunisie et l'Algérie, avec ses trois écoles d'Alger, de Tlemcen et de Constantine, ont exécuté un programme en cinq parties. Après une courte valse au thème mélodieux qui a permis la sortie en solo de quelques instruments, Hania Bakhti et Billel Bestani, deux belles voix d'Alger, marquant la 1re partie, se sont relayés dans des extraits de noubet mezmoum, enchaînant entre autres pièces, Lillah mesaâb errahil (btaïhi), Farakani (insiraf) et Koum yessir lana el kitâane (khlass). L'orchestre a ensuite interprété Wasla en mode sbeyane, contenant des pièces du malouf tunisien dont Mazmoum ou sika, Ya hal tara yardjaaôu et Aâlech maykounch el youm rendues par le ténor Ghalem Aoun, réveillant l'attention du public sur le balancement ondulant des cadences rythmiques tunisiennes. La douceur de la voix de Nesrine Ghenim de l'Ensemble régional de musique andalouse de Tlemcen a brillement conduit l'orchestre dans une suite hawzi, composée de belles pièces, Ya kalbi toub aâl laryam, Harramtou bik nouaâssi (en trois temps) et Bellah yahl el werchane notamment. Pour sa part, la ville de Constantine a généreusement offert à l'assistance, entre autres chansons dans le genre malouf, Mawaffachi talbi, au mouvement hraoui et à la cadence hawzi, avec une interprétation remarquée de Abbas Righi, suscitant l'enthousiasme du public. La dernière partie est revenue au Maroc qui a interprété des extraits de la nouba maya, dans des mouvements saccadés, avec l'insiraf Kouddam el maya, autour du thème d'El Aâchiya. Durant près de deux heures de temps, les voix du Maghreb se sont confondues dans le langage universel de la musique, chantant l'amour de la vie et de Dieu, aux contenus existentiels et soufis pour le grand plaisir du public qui a savouré chaque instant du récital dans l'allégresse et la volupté. Le 8e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, tenu du 20 au 29 décembre, a réuni, outre l'Algérie, la Syrie, la France, le Mexique, l'Espagne, la Grèce, le Portugal, la Turquie, le Maroc, le Pakistan, l'Iran, l'Allemagne, le Liban et la Tunisie. W. S. M.