Clôture - La 8e édition du Festival international des musiques andalouse et anciennes a pris fin, hier, à la salle Ibn Zeydoun, après dix jours de représentations musicales. La soirée de clôture a été marquée par le passage sur scène de l'ensemble maghrébin de musique andalouse. Cette formation – elle est éclectique de par la composition des musiciens, puisqu'elle comprend l'ensemble de malouf de Sousse (Tunisie), l'orchestre de Mohamed Laribi Temsamani de Tétouan (Maroc), ainsi que l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama), placé sous la direction de Samir Boukredera, chef d'orchestre et musicien – a gratifié l'assistance, nombreuse, composée essentiellement de mélomanes et de connaisseurs, d'un récital superbe tant l'orchestration était aussi bien éloquente qu'élégante. Le jeu était en soi sublime. Tout au long de sa prestation, l'Ensemble – il est né de la réunion des trois orchestres lors de nombreuses résidences d'artistes – a interprété dans différentes noubete «Noubet Mezmoum», «Noubet Sika», «Noubet El-Maya», des chansons réunissant les grandes écoles andalouses du Maghreb, à savoir dans les styles andalou, malouf ou hawzi. L'objectif de cette formation consiste à illustrer la musique andalouse typiquement maghrébine, en respectant ses codes et en s'appuyant sur les aspects communs existant entre les différents styles. Après avoir apprécié près de deux heures de temps la musique andalouse exécutée dans la pure tradition maghrébine, le Festival, qui a suscité l'enthousiasme du public, a pris fin. C'est sur ces notes pures et épurées des mélodies tout à fait cristallines, que le rideau est tombé sur la 8e édition consécutive du Festival international des musiques andalouse et ancienne. Un Festival qui a pour vocation, voire pour mission de mettre en avant le caractère universel de la musique andalouse et des musiques anciennes et de prôner, par la même occasion, et l'instant d'un récital, d'une expression musicale, le dialogue et le partage entre les cultures. Le Festival se veut et ce, de par la participation de plusieurs ensembles issus d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique, un dialogue interculturel. Un métissage culturel. Selon Aïssa Rahmaoui, commissaire du Festival international des musiques andalouse et ancienne, «ce festival permet la création d'œuvres communes entre les différents artistes et constitue une opportunité pour ces derniers de se côtoyer et de découvrir les musiques universelles». En effet, le Festival, qui est «une fenêtre ouverte sur les différentes cultures qui convergent vers le langage universel qu'est la musique», a démontré que ces musiques traditionnelles dites classiques accèdent, par leur dimension savante et intellectuelle, à l'universalité. Car elles ont su s'inscrire dans la durée, en se transmettant d'une génération à l'autre. C'est pour cette raison qu'Aïssa Rahmaoui estime qu'il est important de promouvoir ces musiques dont la musique andalouse au rang des musiques universelles.