La prochaine élection présidentielle et l'éventuelle révision de la Constitution continuent de dominer les discours des partis politiques. Hier, le président du Parti de la victoire nationale (PVN), Addoul Mahfoudh, a estimé que «la révision de la Constitution est techniquement impossible avant l'élection présidentielle d'avril prochain». Animant une conférence de presse, à l'issue d'un meeting qu'il a présidé à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, M. Addoul a expliqué, à cet égard, que le temps qui reste avant le prochain rendez-vous électoral «est trop court pour aller dans cette démarche». Evoquant l'éventualité d'une candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un quatrième mandat, le conférencier a estimé que cette question concerne «uniquement» ce dernier. «Il appartient à M. Abdelaziz Bouteflika de décider de participer ou de ne pas participer à l'élection présidentielle prochaine», a-t-il indiqué, avant de rappeler qu'il lui avait déjà apporté son soutien en 1999, car il était «l'homme du consensus». Quant à la participation de son parti à cette élection et à la présentation de sa candidature, il a indiqué que c'est au conseil national du parti de trancher cette question, soulignant que la priorité du PVN est la préservation de la stabilité du pays. D'Oum EL Bouaghi où il s'est déplacé pour animer un meeting, le président du parti El Karama, M. Mohamed Benhamou, a réaffirmé hier sa candidature pour la prochaine élection présidentielle. En présence des militants des wilayas de l'Est de son parti, M. Benhamou, cité par l'APS, a souligné que sa candidature «en tant que représentant de la génération de l'indépendance, se veut davantage placée sous le signe de l'enracinement dans le passé, que de la rupture». Il a d'ailleurs inscrit sa démarche dans «la continuité avec les bâtisseurs de ce glorieux passé à l'instar du président de la République Abdelaziz Bouteflika» qui, a-t-il ajouté, «a jeté les bases d'une réconciliation véritable, a éteint le feu de la fitna, et qui a débarrassé le pays du poids de la dette, en donnant au développement une forte et durable impulsion». «Les principes du parti El Karama sont puisés dans la déclaration de la révolution du 1er Novembre 1954 et le message des chouhada de la révolution qui sont la source de ses idéaux», a encore soutenu M. Benhamou, en invitant les jeunes «à travailleur à l'édification de l'Algérie de demain et à tirer les leçons de ce qui se passe dans les pays arabes, en proie à la violence et au désordre». M. Benhamou n'a pas manqué, à l'occasion de son meeting, de lancer un appel aux habitants de la wilaya de Ghardaïa, les exhortant à «faire triompher la sagesse, à cohabiter dans la concorde ainsi que l'ont fait leurs aïeux durant des siècles, dans les valeurs de la fraternité et le rejet des visées dictées par des intérêts étroits». Le coordinateur général du Parti des jeunes (PJ), M. Hamana Boucherma, qui se trouvait hier à Médéa, a évoqué, pour sa part, l'importance de la prochaine échéance électorale. «L'élection présidentielle prochaine constitue une étape cruciale dans l'édification d'un Etat démocratique et moderne et doit bénéficier de toutes les garanties de transparence et d'intégrité», a dit M. Hamana, qui s'exprimait en marge des travaux de l'assemblée générale du bureau de wilaya de son parti. Il n'a pas manqué de souligner que cette élection «est d'une importance capitale pour le pays et requiert, à cet égard, la mise en place de mécanismes susceptibles d'assurer un scrutin transparent reflétant le choix réel des électeurs». «La régularité du scrutin présidentiel va éviter à l'Algérie des crises qui pourraient affaiblir sa position vis-à-vis de l'extérieur», a-t-il indiqué, affirmant que la stabilité du pays «dépendra de la transparence et de l'intégrité de cette élection». «La meilleure des garanties est de mettre en place un organisme indépendant pour superviser ces élections et assurer la régularité du scrutin», a encore précisé M. Boucherma exprimant son opposition «à confier la supervision et le déroulement de ce scrutin à une commission nationale composée de représentants du gouvernement». «La mission de supervision de l'élection présidentielle gagnerait davantage de crédibilité si elle est assurée par des technocrates ou des personnalités indépendantes», a dit le coordinateur général du PJ. Evoquant la révision de la Constitution, M. Boucherma a estimé que celle-ci «aurait dû être programmée avant l'élection présidentielle», tout en exprimant ses «craintes» de voir cette révision «consacrer le pouvoir d'un seul parti, au dépend des intérêts de la nation toute entière». H. Y./APS