Connu pour son tempérament «jusqu'au-boutiste», le Bosnien continuait de multiplier les déclarations à travers les différents médias. Pour revenir aux directives, Raouraoua avait en effet obligé Vahid Halilhodzic à ne pas accorder de déclaration ni à la presse nationale ni étrangère sans passer par la commission des médias de la FAF, dirigée par Adel Hadji. Or, le coach national sans avoir eu l'aval de la structure qui gère la communication au sein de la FAF, avait accordé plus d'une heure de son temps pour répondre aux questions de notre confère de la Chaine III, vendredi dernier, au cours de l'émission Football Magazine. C'est un tacle un peu trop appuyé de l'ancien attaquant du PSG sur le défenseur de la FAF Mohamed Raouraoua qui aurait provoqué la colère du boss de la FAF. Cela a été perçu par Raouraoua comme étant un manque de respect à l'instance qu'il dirige. Le malaise est palpable même si l'entraîneur des Verts refuse de l'avouer. «Je n'ai aucun problème avec lui.» Vahid a beau tenter de noyer le poisson, l'idylle entre le coach bosnien et Raouraoua semble bel et bien battre de l'aile. En tout cas, la lune de miel vécue en début de saison n'est plus qu'un lointain souvenir. Depuis deux mois, l'ex-coach de la Côte d'Ivoire est systémiquement mis sur la sellette. Décidément, rien ne va plus entre les deux hommes. Serait-ce l'épisode de trop dans le feuilleton, le coach bosnien va-t-il quitter les Fennecs ? Le courant ne passait plus depuis longtemps entre l'entraîneur des Verts et les autorités algériennes du football. Ces dernières semaines, l'ambiance s'est complètement détériorée. Le président de la Fédération algérienne du football, Mohamed Raouraoua, n'est pas avare de qualificatifs pour fustiger l'ancien entraîneur de Lilles. N'ayant pas apprécié ce geste, il a pris la décision, selon un proche de la FAF, de sanctionner financièrement. Après lui, avoir fait payer une amende de 50 000 euros de sa poche (sommé par la fédération) pour avoir critiqué la FIFA et la CAF et porté atteinte à leur crédibilité, Halilhodzic se verra dans l'obligation de payer une autre amende pour sa sortie médiatique. Le montant lui sera défalqué du salaire du mois de janvier qu'il touchera à la fin de ce mois. Sans le moindre doute, le sélectionneur ne va pas apprécier cette décision, lui qui a engagé un avocat en Suisse pour le défendre afin d'essayer de récupérer les 50 000 euros payés à la FIFA. Les propos tenus par Halilhodzic sont-ils dignes d'une personne comme lui ? On peut dire la vérité sans provoquer les gens, sans manquer du respect à autrui. On peut dire ce qu'on pense sans blesser, surtout quand on s'appelle Halilhodzic, une personne que tous les Algériens ont adulée depuis son intronisation à la tête des Verts en juin 2011. Avec cette pression et le chantage indirect, Halilhodzic est devenu de plus en plus indésirable à la fédération. On s'achemine vers un divorce entre la FAF et Vahid Hallilhodzic La vérité c'est que lui ne veut accepter ni les directives de la FAF ni se prononcer sur son avenir à la tête des Fennecs, que c'est fini pour lui. On peut lutter contre tout sauf contre le temps. La nature finit par avoir raison sur tout. Qu'il laisse la place à d'autres coachs s'il veut aller ailleurs, ou qu'il accepte de tourner la page et de se mettre au service des Verts. La FAF lui a demandé de prolonger son bail avec les Fennecs, malgré toutes les concessions faites par la fédération, il a estimé que les choses devaient être faites dans d'autres conditions. Le sélectionneur avait clairement dit qu'il n'avait pas de délai pour rendre sa réponse et que cela n'est que pur mensonge, mettant en doute les paroles du président de la FAF. Il s'agit tout simplement d'un message à l'adresse de son patron qui lui a proposé de prolonger son contrat afin de mener la sélection au Maroc lors de la CAN-2015. C'est aussi une occasion pour le président de la FAF d'affirmer que le patron c'est lui et que tout passera par lui. Mohamed Raouraoua a pris la décision de ne pas reconduire le coach, il souhaite même que Vahid Halilhodzic annonce sa démission, sachant surtout que le sélectionneur national ne peut pas travailler dans un climat de haute tension et de pression aussi forte. En somme, la dernière sortie médiatique de Halilhodzic n'est que la goutte qui a fait déborder le vase d'autant plus que les deux hommes ne se parlent plus depuis un certain moment déjà selon l'entourage du président de la FAF et on s'achemine vers un divorce. Des sources proches de l'instance suprême du football algérien révèlent que la FAF par le bais de son président, a déjà conclu avec le futur entraîneur, qui sera choisi entre cette Short-List qui renferme des coachs de renom dont Marcello Lippi, Giovanni Trapattoni et même Philipe Troussier, en qualité de sélectionneur national pour réussir cette exaltante mission, pour permettre au football de se remettre sur les rampes du succès. En tout état de cause, après la joie de la qualification au Mondial-2014, l'heure est à juste titre aux interrogations au regard de l'importance de la compétition et surtout de ses exigences. Le choix des hommes, c'est maintenant que la Fédération algérienne de football doit y penser très sérieusement. Si toutes ces informations s'avèrent justes ce serait un coup dur pour le football national à quelques encablures du rendez-vous mondial au Brésil et le président de la FAF aurait une grande responsabilité en déstabilisant le staff technique de l'équipe nationale. Déjà mis à l'écart sous l'ère Jean Jacques Anouma de la FIF, Vahid ne semble pas avoir appris de ses erreurs passées. Il ne lui reste plus qu'une seule chose à faire pour tenter de recoller les morceaux avec son président s'il décide de lui pardonner ses errements : «bien dormir, et vivre aux rêves.» Pas sûr que cela corresponde au profil du capricieux Bosnien... Y. B.