En entendant, dimanche dernier, sur les ondes de la Radio algérienne, le président de l'Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, évoquer l'état déplorable du secteur de la Santé, énumérer les problèmes qui continuent d'interdire des prestations de service dignes, et préconiser un certain nombre de mesures qui, selon lui, devraient contribuer à redresser la barre, on a l'impression que l'Algérie tourne en rond et que tous les efforts -dont on affirme, depuis quelques années, qu'ils sont déployés tous les jours pour améliorer la situation- n'auront finalement pas servi à grand-chose. Car, à quelques détails près, le président de l'ONM avait tenu le même discours à l'automne 2012 lorsque, dans le sillage de l'installation du gouvernement Sellal, Abdelaziz Ziari était désigné à la tête du ministère de la Santé. Le Dr Bekkat plaidait déjà, entre autres actions d'urgence, pour la tenue d'un Conseil du gouvernement exclusivement consacré à la Santé, la révision de la loi et de la carte sanitaires, la réhabilitation des structures de santé, la préservation des ressources humaines par l'amélioration de leurs conditions de travail. Plus d'une année et un changement du gouvernement après, il vient de réitérer les mêmes recommandations en usant presque du même vocabulaire alors qu'on s'en souvient, les responsables du secteur de la Santé n'ont pas cessé de clamer que de nouvelles infrastructures hospitalières allaient être réalisées pour garantir un même droit d'accès à tous les Algériens, que la qualité de service allait en s'améliorant, que la problématique de rupture de médicaments était réglée..., bref, qu'il suffisait désormais de très peu pour que les Algériens accèdent à des soins de qualité. De deux choses l'une : soit M. Bekkat Berkani n'a pas vu les changements intervenus ces dernières années dans le secteur où il exerce et duquel, en tant que président de l'Ordre national des médecins, il doit avoir une image réaliste, et dans ce cas, il devra faire son mea-culpa pour avoir diminué du travail effectué ; soit -et c'est plus grave- aucune amélioration n'a, effectivement, été enregistrée et il faudra demander des comptes aux responsables chargés de gérer le secteur. En tout état de cause, il faudra se résoudre à faire le diagnostic sans complaisance de la situation dans laquelle se trouve la Santé avec -en cela, le Dr Berkani n'a pas tort- la concertation de l'ensemble des intervenants pour, enfin, mettre en place cette politique qui sortira de l'ornière ce secteur si vital pour le bien-être des hommes. S. O. A.