Une thérapie de choc pour sortir la santé de sa léthargie Pour le Dr Bekkat Berkani, la priorité aujourd'hui est de prendre en charge la révision de la loi sanitaire et de la carte sanitaire. Les hôpitaux et les structures de la santé publique sont devenus une problématique. C'est pourquoi des mesures urgentes doivent être prises pour aplanir les dysfonctionnements qui caractérisent le secteur de la santé. «Les mesures mises en place par le gouvernement pour la réorganisation du secteur de la santé ne sont pas à la hauteur», c'est ce qu'a déclaré hier le président de l'Ordre national des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, sur les ondes de la Radio nationale de la Chaîne III. «Le secteur de la santé a été longtemps négligé», a-t-il déploré. Le principal facteur de cette négligence, selon lui, est lié à «l'absence d'une coordination entres tous les acteurs de la santé». C'est pourquoi, il «est impératif aujourd'hui d'identifier les blocages qui empêchent l'amélioration de ce secteur pour essayer de les lever à très court terme», a-t-il préconisé. A titre d'exemple, l'invité de la Radio nationale a cité «les importations des médicaments et des équipements médicaux». «Ces équipements qui proviennent de partout et tombent souvent en panne, ont créé une pression énorme dans certains hôpitaux», a-t-il dénoncé. Pour régler la situation qualifiée de «mouroir» du secteur, M. Berkani, a proposé des assises nationales qui impliqueraient tous les départements ministériels concernés «pour essayer de prendre bon nombre de décisions à court, moyen et à long terme». Il a également préconisé la tenue d'un conseil du gouvernement qui serait exclusivement consacré à l'examen des carences qui empêchent d'offrir des prestations sanitaires de qualité aux citoyens et en présence des secteurs annexes concernés (ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du Travail et de la Sécurité sociale.). Pour le Dr Bekkat Berkani, la priorité aujourd'hui est de prendre en charge, «la révision de la loi sanitaire et de la carte sanitaire, la réhabilitation des structures de santé, notamment celles de proximité, l'abrogation du temps complémentaire et l'augmentation d'un personnel de santé avec la formation adéquate qui doit l'accompagner, le rétablissement de la confiance entre le citoyen et la santé». «Les constats ont été faits par différentes franges de la société, notamment les citoyens et les professionnels de santé. Maintenant il faudrait que les politiques suivent dans cette logique», a-t-il ajouté. Concernant la loi sanitaire qui date depuis 1985, M.Berkani a indiqué que «tous les responsables du secteur avaient promis sa révision, mais rien n'a été fait jusqu'à aujourd'hui». À cet effet, il s'est accentué sur sa révision en disant qu' «elle doit être révisée en tenant en compte des évolutions technologiques qui interviennent en permanence, mais surtout avec la participation de tous les professionnels du secteur pour pourvoir établir une loi qui résiste au temps». Il a également estimé nécessaire de réorganiser le déploiement du personnel médical au niveau des structures sanitaires, notamment à l'intérieur du pays, de sorte à ce que les «résidents soient fixés», à travers des avantages sociaux et la mise en place d'un environnement encourageant. Il a, en outre, mis l'accent sur la réorganisation de ce qu'il a qualifié de «maillon faible» que constitue le paramédical, alors que «ce dernier est le plus près du malade et tenu à autant de qualifications que le médecin», a-t-il ajouté.