Le secrétaire général du FLN (Front de libération nationale), qui animait, hier, au siège du parti, une conférence de presse, ne laisse pas de place au doute. «Nous sommes convaincus : notre candidat, c'est Abdelaziz Bouteflika», a-t-il déclaré, en concédant cependant ne détenir aucun élément attestant ses dires. «Nous avons appelé, au niveau du parti, depuis le 16 novembre dernier, à ce qu'il soit nôtre candidat. Et aujourd'hui, nous disons qu'il sera candidat», insiste le secrétaire général de l'ex-parti unique, pour qui l'annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika devrait intervenir au lendemain de la convocation du corps électoral. Ce rendez-vous est attendu, selon les déclarations de Abdelmalek Sellal, Premier ministre, et de Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour la fin de la semaine en cours. Ne donnant pas de crédit à la thèse selon laquelle Abdelaziz Bouteflika renoncerait à un quatrième mandat, Amar Saïdani soutient qu'il n'y aura pas de candidat pour le FLN autre que le chef de l'Etat en exercice. Le conférencier ajoute que «l'histoire de la maladie du Président n'intéresse pas tant le peuple», pour qui «la revendication principale est la construction d'un Etat civil, une attente qui va se concrétiser». Pour Amar Saïdani, «la stabilité et le développement sont garantis avec Abdelaziz Bouteflika». Sur la question de la révision constitutionnelle, fortement réclamée depuis son accession à la tête de l'ex- parti unique, Amar Saïdani semble s'adapter au contexte, annonçant que cette revendication sera encore formulée au lendemain de l'élection présidentielle. «Nous avons le droit de réclamer une révision de la Constitution», précisant que «le FLN ne veut pas d'un poste de vice-président», mais plutôt «réclame la majorité dans l'équipe gouvernementale». Le secrétaire général du FLN estime que cette situation où le parti majoritaire ne gouverne pas doit cesser. Il avertira, dans ce sens, que cette revendication sera posée aussi au lendemain du scrutin présidentiel. Amar Saïdani est revenu sur le sujet lié à la séparation des pouvoirs, un thème à travers lequel il avait défrayé la chronique en s'attaquant au DRS. Le chef du FLN a soutenu que les choses devront être claires dans l'exercice des pouvoirs. «Nous voulons une séparation des pouvoirs et laisser ce département accomplir son travail», a-t-il souligné. Intervenant au lendemain de son meeting, au niveau la Coupole 5-Juillet, qualifié de «ratage», Amar Saïdani n'a pas raté l'occasion de riposter à ses adversaires au sein des structures du parti. Le conférencier en fera même un reproche aux médias qui seraient ainsi coupables d'attribuer à ses contestataires le poids qu'ils n'auraient pas. «C'est un groupe qui se réunit dans un restaurant et que vous êtes en train de gonfler», lâchera Saïdani qui les étiquettera de «chargés de mission». Chargés par qui ? Amar Saïdani ne donnera pas une réponse franche, se contentant de botter en touche. Concernant la présence d'Abdelaziz Belkhadem à son dernier meeting, Amar Saïdani a exprimé son étonnement de voir les médias se focaliser sur ce fait. Pour lui, il n'y a rien d'extraordinaire pour que la présence de Belkhadem en devienne l'événement. Il rappela, à cet effet, que l'ex-secrétaire général du FLN était sur les lieux en sa qualité de membre du comité central. Pour la cohue créée survenue dès l'apparution de son prédécesseur, Saïdani l'explique par le fait que «Belkhadem soit arrivé en retard et qu'il n'ait pas de place sur l'estrade». Autre sujet évoqué : la lettre adressée par Saïdani à Hocine Aït Ahmed. Le conférencier a exprimé le respect qu'il voue au leader historique, déclarant qu'il s'agit «d'un grand homme, qui a son mot à dire». A. Y.