Ces chiffres annoncés hier par la commission électorale confortent les militaires au pouvoir qui disaient bien avant l'annonce des résultats qu'une participation supérieure à celle enregistrée pour le référendum organisé par le gouvernement islamiste légitimerait la destitution du président Mohamed Morsi. Le gouvernement dirigé par Habib Adali avait averti qu'il considérerait un taux de participation supérieur à celui du référendum constitutionnel de 2012, lorsque M. Morsi était au pouvoir, (32,9%) comme une «victoire» qui justifierait dans les urnes la destitution et l'arrestation du seul président jamais élu démocratiquement en Egypte. Le nouvel et populaire homme fort de l'Egypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, avait lié son sort à la participation à ce référendum, organisé la semaine dernière, en annonçant trois jours avant le scrutin qu'il se présenterait à la présidentielle de 2014 «si le peuple le réclame». La consultation populaire avait donc pris la forme d'un plébiscite, en pleine vague de répression visant les membres de la confrérie. Seule fausse note de cette consultation est la faible participation des jeunes au scrutin. Une abstention qui a motivé la réunion d'un Conseil des ministres, jeudi dernier. Lors de cette réunion, plusieurs ministres ont exprimé la préoccupation du gouvernement à l'égard du «boycott collectif» observé par les jeunes lors du référendum, a déclaré la source au journal Al Misri Al Yaoum (indépendant). Des ministres de la tendance démocratique au sein du gouvernement ont imputé cette non participation à la consultation référendaire aux «critiques acerbes dont fait l'objet la révolution du 25 janvier et à l'emprisonnement de plusieurs dirigeants des mouvements de jeunes» au moment où d'autres l'expliquent par «ce sentiment de désappointement face au retour d'anciennes figures du régime de Hosni Moubarak déchu en janvier 2011», poursuit la même source. Le général Abdelfattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense et véritable homme fort du pays, a insisté lors de cette réunion, sur son refus de voir revenir les anciens noms sur la scène politique. Les rapports d'organisation de la société civile ayant participé à la surveillance du référendum ont relevé, quant à eux, une éclipse claire des jeunes arguant cela par la grosse déception qui les gagne du fait des accusations de «trahison et de collaboration» qui accablent les jeunes de la révolution. En revanche, les femmes ont voulu marquer cette consultation à travers une participation massive expliquée par les observateurs, par «la prise de conscience de la femme égyptienne des affaires du pays». M. S./Agences