Les partis - tout comme les personnalités politiques- qui disposent de 45 jours pour satisfaire cette exigence de la loi, ont réuni leurs staffs à la faveur du week-end dernier pour designer leurs propres candidats. La classe politique, encore en proie au manque de visibilité par rapport au candidat du pouvoir, est partagée entre candidature et soutien à un 4e mandat. Pour l'heure, 15 candidats ont, jusque-là, retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles, a annoncé, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. Mais la grande inconnue reste la candidature de Bouteflika, dont on ne connaît pas les intentions en dépit des appels du pied de formations politiques. Le RND est la première formation à avoir apporté son soutien à la candidature de Bouteflika, suivi du FLN, qui s'est exprimé ouvertement en faveur du soutien à un quatrième mandat du président Bouteflika, lors d'un meeting de ses cadres élus, en réitérant la même position, à l'occasion de la commémoration du 40e jour du décès de l'historien Abou El-Kassem Saâdallah. Des partis, auxquels s'est joint le Tajamou'e Amal el Djazaïr (TAJ). Le chef de file de TAJ, Amar Ghoul qui a déclaré «notre candidat est le moudjahid Abdelaziz Bouteflika», s'est dit, en outre, prêt à mobiliser ses troupes afin de mener campagne pour lui. Idem pour le parti du MPA, qui ne fait aucun mystère sur ses intentions vis à vis du soutien au quatrième mandat. D'autre part, des personnalités et partis qui étaient jusque-là dans l'expectative, ont fini par se prononcer pour une participation aux prochaines élections. L'on retient ainsi la déclaration de candidature de Benflis, lequel vient de rompre ainsi un silence d'une dizaine d'années, qui a constitué l'événement de la journée de dimanche. Le candidat à la candidature à la présidentielle de 2014, a affiché, à l'occasion sa volonté «à trouver des solutions qui prennent en compte tous les drames et toutes les douleurs, sans exception», en annonçant qu'il commencerait par «un dialogue avec tous les acteurs politiques et sociaux dans le cadre de ce processus de sortie de crise». À ce jour, la liste des candidats comprend aussi Ali Fawzi Rebaïne et Moussa Touati, qui ont été désignés en qualité de candidats par leurs partis respectifs, AHD 54 et le FNA. Le premier nommé a, en annonçant sa candidature lors d'une conférence de presse, indiqué que son programme reposait sur «plusieurs axes liés notamment au renforcement de l'indépendance de la justice et l'édification d'une société civile forte outre la révision du fonctionnement des assemblées nationales et locales élues». «Il importe peu que le régime soit présidentiel ou parlementaire, le plus important est de réaliser un équilibre entre les pouvoirs et les institutions», a-t-il souligné. Pour sa part, Moussa Touati a déclaré que le «FNA luttera» lui aussi pour le «changement», notamment pour la fin de la fraude électorale. Cela faisant, il propose la mise en place du système biométrique afin d'éviter la fraude lors du vote et du dépouillement. Louisa Hanoune a, quant à elle, levé un coin de voile au sujet de sa participation à la présidentielle 2014, en annonçant que, «le comité central du parti a décidé que le parti se présentera à la présidentielle du mois d'avril prochain», mais sans que le nom du représentant ne soit connu avant vendredi prochain. La conférencière a appelé à revoir la loi électorale pour donner plus de prérogatives à la commission de contrôle de l'élection et s'est inscrite contre la bipolarisation des candidats à cette occasion. Soufiane Djilali, qui a décliné tôt sa candidature, a annoncé dimanche, sur son compte Twitter : «Je viens de récupérer les bulletins pour les parrainages. L'opération débute aujourd'hui... Aidez-nous à aider.» «J'ai l'intime conviction que j'ai des choses à offrir à mon pays. Pour agir, il faut avoir un instrument, soit un parti politique. Il faut avoir des cadres autour de soi, c'est ce que j'essaye de faire en formant. Il faut médiatiser son message : je m'astreins à faire ce travail même s'il m'en coûte», tel est le message rendu public par Soufiane Djilali. Ce dernier, dont le programme, en 52 pages est fondé sur la responsabilité, la justice et l'innovation, estime que ces trois valeurs constituent les valeurs fondamentales pour élaborer la matrice du projet de société. Il insiste sur le maintien du régime semi-présidentiel et la limitation du nombre de mandats à deux quinquennats. En dépit de cette cascade de déclarations, il subsiste encore des réfractaires à ces élections, qui se recrutent essentiellement dans le camp islamiste, puisqu'en dehors de Abderrazak Makri, qui a affiché ses ambitions d'être le cavalier des islamistes et de Abdelmadjid Menasra (Front du changement) et Djahid Younsi (mouvement El-Islah) qui ont plaidé pour le candidat du consensus, Djaballah est resté coi. Le Front des forces socialistes (FFS) qui, bien qu'il semble ne pas se faire d'illusion quant aux conditions qui vont entourer le déroulement du prochain scrutin, a en croire les déclarations de son premier secrétaire national, Ahmed Betatache, qui n'a pas hésité à faire état d'élection présidentielle «fermée», préfère poursuivre encore la réflexion sur la conduite à tenir. Enfin, cela ne va pas sans citer les candidatures des trois personnalités issues de l'émigration, dont la candidature relève beaucoup plus de coquetterie politique qu'autre chose. A. R.