Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont mis à exécution leur appel à la grève. Hier, écoles, CEM et lycées ayant répondu à l'appel ont renvoyé leurs élèves ou une partie, car le mouvement n'est pas général. Certains enseignants ont refusé de faire grève par rejet de la grève tandis que d'autres ont travaillé pour éviter de se mettre à dos l'administration alors qu'ils ne sont pas encore confirmés à leur poste. Au final, le suivi sera mitigé aussi bien au niveau des établissements qu'à l'échelle nationale, surtout dans les villes où les deux syndicats ne sont pas fortement ancrés. De plus, la grève a été décidée par les bureaux des syndicats qui ne se sont pas assurés d'une large diffusion de l'information au sein de leurs bases et de tous les travailleurs du secteur. Des enseignants ont d'ailleurs déclaré qu'ils n'appréciaient par ce manque d'information et de concertation des syndicats auteurs de l'appel. Certains iront jusqu'à décider de ne pas suivre cette grève «prise dans la précipitation et sans un travail sérieux d'information». Quant aux raisons de ce énième mouvement de grève, elles peuvent se résumer dans l'intitulé «situation socioprofessionnelle alarmante et qui perdure». Pour le détail, les revendications portent sur la révision du statut particulier des corps communs, le problème des laborantins et des conseillers pédagogiques, la formation des enseignants du primaire et du moyen, la prime d'encadrement et le passage à la catégorie 10 des adjoints de l'éducation. Le ministère de l'Education a essayé de désamorcer la situation en invitant les syndicats à la table de dialogue, mais rien n'en est sorti. Les syndicats sont repartis comme ils étaient venus, avec leurs revendications sous le bras, et résolus à aller jusqu'au bout pour leurs satisfactions. Evidemment, les parents d'élèves dénoncent ce recours à l'extrême, la grève, qui, si elle règle les problèmes soulevés par les grévistes, n'apporte strictement rien à leurs enfants ni à l'école, en termes de qualité de l'enseignement, allègement des programmes et des cartables, révision des rythmes scolaires, qui n'ont jamais figuré dans aucune plateforme de revendication. Mais l'avis des parents d'élèves importe peu. Pour la simple raison qu'ils sont mal structurés et mal représentés, ne pouvant donc constituer une partie pouvant influer sur la moindre décision, aussi mauvaise soit-elle. D'ailleurs, la grève se poursuit encore aujourd'hui pour le Snapest et toute la semaine pour l'Unpef. H. G.