Le mouvement de grève entamé pour une semaine renouvelable, hier à Oran, a été diversement commenté par les responsables locaux de l'intersyndicale de la Fonction publique. Les syndicats du Cnapest et de l'Unpef, qui ont décidé d'unifier leur action, ont mobilisé l'essentiel des enseignants et des personnels de l'éducation nationale. Selon eux, au premier jour du débrayage, plus de 80% du corps enseignant ont favorablement répondu à l'appel lancé par l'intersyndicale. Sur place, les enseignants des lycées El-Makkari (ex-St-Eugène), Mustapha-Haddam (Les Castors) et Lotfi (centre-ville) ont massivement débrayé. Pour le Snapest qui a décidé d'aller à la grève de “façon unilatérale”, c'est avec un chiffre de 97,78% que les enseignants ont débrayé. Ce syndicat propose le passage à un dispositif de rémunération indemnitaire indexé sur la péréquation nationale, “système qui apporte des garanties d'équité et d'amélioration”, selon M. Rabhi, chargé de communication. De son côté, la Direction de l'éducation nationale parle “d'un timide mouvement de grève” dont le taux de participation avoisinerait à “peine les 6%”. Le chapelet des griefs de l'intersyndicale de la Fonction publique est d'ordre salarial. Pour l'Unpef, la revendication principale concerne la révision du statut particulier relative à la classification des travailleurs de l'éducation (adjoints de l'éducation, laborantins et corps communs). Le Cnapest, quant à lui, revendique la promulgation du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif depuis janvier 2008. La même effervescence a été constatée à Béchar où des centaines d'enseignants ont observé un mouvement de grève pour exiger la prise en charge effective de leurs revendications socioprofessionnelles. Affiliés ou non au Cnapest et à l'Unpef, les travailleurs de l'éducation ont répondu massivement à l'appel de ces deux syndicats autonomes, souligne notre correspondant. Au niveau des écoles primaires, les enseignants que nous avons contactés ont déclaré que “la décision du Premier ministre de supprimer l'effet rétroactif du régime indemnitaire est la goutte qui a fait déborder le vase”. Par ailleurs, le secteur de l'éducation dans la wilaya d'Aïn Témouchent a vécu cette première journée de débrayage par la paralysie de la quasi totalité des 17 lycées. Selon M. Belmokrane, porte-parole du Cnapest, le taux de participation est de 90,62% pour cette première journée de grève qu'il a qualifiée de “réussite totale dans la mesure où l'ensemble des établissements ont été paralysés”. À Daïda, le pourcentage d'adhésion à cette journée de grève dans les trois paliers est de 70%. Même son de cloche à Sidi Bel-Abbès où le mouvement de protestation a été suivi à 86,54% (chiffre Cnapest) tandis que 12 lycées sur les 37 que compte la wilaya ont débrayé à 10%. L'Unpef revendique “un franc succès” avec un taux de participation estimé à 98% des travailleurs du secteur.