Synthèse de Rabah Iguer Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé hier Israël d'avoir commis des «crimes de guerre» lors de son offensive militaire contre le mouvement Hamas dans la bande de Ghaza. «Israël a commis des crimes de guerre [...] en tuant des femmes et des enfants, des secouristes, des journalistes et en utilisant des bombes au phosphore blanc», des munitions controversées, a déclaré M. Mouallem lors d'une conférence de presse commune avec son homologue brésilien Celso Amorim. Le ministre syrien a également critiqué le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a adopté jeudi dernier la résolution 1860 appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. «Le Conseil de sécurité aurait dû adopter une résolution contraignante sur un cessez-le-feu en vertu du chapitre VII, qui ferait état également des crimes de guerre commis» par Israël, a-t-il déclaré. Il s'est «étonné» que le Conseil de sécurité «ne forme pas de commission d'enquête indépendante» au sujet de ces «crimes». Le chapitre VII de la charte de l'ONU donne au Conseil de sécurité un large éventail de moyens, y compris militaires, en cas de menace contre la paix. Selon un dernier bilan des services d'urgence de Ghaza, près de 900 Palestiniens ont été tués, dont 275 enfants, et plus de 4 000 blessés depuis le 27 décembre. Selon M. Mouallem, des efforts syriens, français, turcs et qataris «sont déployés pour parvenir à un cessez-le-feu, au retrait des forces israéliennes de ce territoire, à une levée du blocus et à l'ouverture des points de passage». Il a évoqué l'éventualité d'une conférence internationale pour la reconstruction de Ghaza, après l'instauration d'une trêve entre les Palestiniens et Israël. Auparavant, M. Amorim avait été reçu par le président syrien Bachar Al-Assad qui a souligné la nécessité d'«une mobilisation internationale pour faire pression sur Israël afin qu'il cesse son agression contre la bande de Ghaza et qu'il lève le blocus du peuple palestinien». Le chef de la diplomatie brésilienne effectue depuis hier et jusqu'à demain une brève tournée au Proche-Orient pour appuyer l'instauration d'un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Du côté israélien, un groupe de soldats et de civils affirme avoir essuyé hier sur le plateau du Golan occupé des tirs d'armes légères en provenance de la Syrie, qui n'ont pas fait de victimes. «Un individu a ouvert le feu contre un groupe de soldats et de civils réparant la clôture frontalière avec la Syrie», a-t-il affirmé. L'armée israélienne a déposé une plainte auprès de l'ONU à la suite de cet incident, a souligné une source militaire. La radio israélienne a indiqué que ce tir pourrait être un «incident isolé» ou être le fait d'un «groupe palestinien».