Nasser Hannachi L'Office communal pour la promotion des activités culturelles et artistiques, la direction de wilaya de la culture et quelques associations versées dans le créneau qui sont les principaux initiateurs et promoteurs des manifestations culturelles à Constantine, s'efforcent, en collaboration ou individuellement, de suivre la feuille de route afin d'assurer une activité culturelle optimale, avec tous les programmes inscrits. Evidemment, le chef-lieu de wilaya est le premier à en profiter. Le spectacle musical a la part du lion dans la programmation, même si les problèmes de financement qui empêcheraient de diversifier les programmes ne se posent plus de façon accrue depuis quelques années. Le ministère de la Culture, à travers ses démembrements locaux, soutient la majorité des manifestations entérinées, et en plus des organismes culturels «actifs», qui apportent un plus au panorama artistique. Du Théâtre régional de Constantine (TRC) aux offices, personne n'évoque la problématique financière. «On en a suffisamment», soutiennent à l'unanimité les différents responsables. Pourtant, le retour d'écho est faible sur les scènes si on excepte la tenue des festivals institutionnalisés dont certains sont bonifiés par la dimension internationale et une organisation professionnelle. De l'avis de certains observateurs, la régénération des ressources humaines est indispensable pour dépoussiérer des grilles de ce déjà vu et déjà entendu et sortir des sentiers battus afin d'amorcer une nouvelle ère. Et l'année 2014 verra quelques remue-ménages, ce qui influera quelque peu sur les manifestations. De fait, les activités culturelles connaitront un bémol à Constantine, affirment certains cercles d'initiés loin des rouages administratifs, même si les responsables du secteur à l'échelle locale soutiennent le contraire. Mais la réalité du terrain vient les contredire. Les espaces en chantier pour la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» repoussent plus d'une manifestation. Et le substitut de la délocalisation vers d'autres communes de la wilaya de certains programmes maintenus pour cette année rencontre le problème de l'indisponibilité et/ou l'inadéquation des infrastructures. Du coup, les gestionnaires de la culture, notamment la direction de wilaya, opèrent par prudence en soumettant leurs grilles à la tutelle pour avis et décision, voire pour délocalisation vers d'autres wilayas. «Ce ne sera pas une année sabbatique», affirment les offices locaux qui pourtant savent pertinemment qu'on ne peut bâtir une manifestation culturelle de renommée en mettant en veilleuse la scène locale. Ainsi, un semblant de désert culturel menace Constantine. De surcroit, les communes censées abriter une partie des manifestations n'ont encore établi aucune feuille de route. Aucune voix officielle locale n'est venue ouvrir un débat ou consigner noir sur blanc les prochaines échéances, d'autant plus que la plupart des municipalités ne renferment pas d'espaces d'accueil adéquats pour accueillir un spectacle, une pièce, un festival... Khroub reste la seule commune relativement bien dotée et pouvant «héberger» des colloques ou des spectacles de modeste dimension. A ce titre, certaines associations y ont déjà programmé leurs activité quoique revues à la baisse. Ainsi, parler de la diffusion de la culture à Constantine renvoie systématiquement à l'indisponibilité des infrastructures. En décembre 2014, c'est-à-dire à quatre mois de l'inauguration de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», la ville devra réceptionner plusieurs projets culturels : salle de spectacle à Zouaghi, deux salles de spectacles, un théâtre à Khroub, six annexes de la Maison de la culture (Khroub, Aïn-Abid, Hamma-Bouziane, Ibn-Ziad, Zighoud-Youcef, Ali-Mendjeli). Ce renforcement devrait contribuer à l'avenir à la socialisation de la culture pour peu que la volonté politique suive, sans quoi les nouvelles infrastructures serviront le temps d'un rendez-vous. N. H.