Les chiffres communiqués par le ministre des Transports sont alarmants : durant l'année écoulée, 42 846 accidents de la route ont été enregistrés, engendrant 69 582 blessés et 4 540 morts. Ces statistiques catastrophiques font perdre à l'Algérie 100 milliards de dinars. Amar Ghoul, qui s'exprimait, hier, lors d'une journée d'étude sur la politique nationale de sécurité routière, organisée à l'hôtel Hilton d'Alger, a indiqué qu'en dépit des mesures répressives prises par les autorités depuis quelques années afin de réduire ce fléau, les chiffres des accidents de la route se maintiennent à un niveau alarmant, classant l'Algérie parmi les pays les plus dangereux dans le monde en matière de sécurité routière. «On est en train de constater, à nos dépens, que ces chiffres connaissent une courbe exponentielle», a fait savoir le ministre des Transports. Ce triste bilan est justifié, selon la même source, par le fait qu'un nombre important de véhicules transitent sur les routes et autoroutes. Le parc automobile a atteint 8 millions de véhicules et atteindra, à ce rythme, quelque 20 millions de véhicules en 2025, dont 45% de poids lourds. «Dans la capitale, 4 millions de véhicules entrent et sortent alors que l'infrastructure routière ne peut contenir réellement que 100 000 véhicules, et 97% du transport de voyageurs et de marchandises passent par les routes, ce qui a provoqué la situation que nous connaissons tous, à savoir des bouchons interminables. Tous ces facteurs sont à l'origines des accidents de la route», a reconnu le premier responsable du secteur. Afin de remédier à cette situation, le conférencier soutient qu'un travail doit se faire au niveau de la sensibilisation des automobilistes sur les conséquences d'une conduite irresponsable, mais aussi «traiter ce problème en amont, car on le présente aujourd'hui en aval, et dépasser largement le niveau de constat et d'analyses». Et d'indiquer qu'il «faut s'orienter vers certaines mesures radicales, appropriées et une prise en charge à tous les niveaux». L'une des solutions les plus envisageables est le développement du réseau ferroviaire national. «Il faut arriver à réaliser un réseau de rail électrifié moderne de 12 500 km de manière à répondre aux besoins exprimés en transports de personnes et de marchandises», affirme le ministre. S. B.