Annoncée pour 9h30mn, la réunion ministère de l'Education nationale-syndicats du secteur, en présence d'un représentant de la Fonction publique, n'a commencé hier qu'aux environs de 12h30mn. Elle a été retardée par la «défection» des premiers représentants des trois syndicats en grève, Meziane Meriane du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), Nouar Larbi du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique élargi) et Sadek Dziri de l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation). Les trois hommes semblent contester la démarche du ministère de tutelle d'inviter les organisations syndicales à cette réunion. C'est le cas de Meziane Meriane, qui rapporte que le fax évoquant la réunion n'est tombé dans le bureau du syndicat qu'aux environs de 19h. Aussi, «les autres syndicats qui n'ont pas fait grève ont-ils été contactés par téléphone pour confirmation mais pas nous». Le représentant du Snapest voit là de la discrimination entre les syndicats. En plus, affirme-t-il, «je ne comprends pas pourquoi ils font appel à d'autres syndicats, alors que la grève, c'est nous qui la faisons. La présence de ces syndicats qui ne sont pas en grève n'est pas souhaitée». Cette manière d'agir des représentants officiels des trois syndicats en grève a contrarié les représentants du ministère, à leur tête le chef de cabinet. Le ministre n'y était pas présent. Selon des membres d'autres organisations, le chef de cabinet a réagi vite en affirmant son souhait de ne pas voir les autres représentants des trois syndicats assister à la réunion. «Il est vrai que les porte-paroles des trois syndicats en grève se sont absentés à la réunion mais des membres de leurs bureaux nationaux sont restés. Le chef de cabinet a demandé à ce que ces derniers quittent, eux aussi, la salle.» Pendant plus de deux jours, il y avait de l'agitation au ministère de l'Education nationale pour «un problème de forme» qui ne mérite pas d'être posé en pareille circonstance. La réunion a donc débuté aux environs de 12h30, après que d'autres syndicalistes aient menacé de quitter eux aussi la salle. Elle a pris fin aux environs de 15h30. Au programme de cette rencontre, pourtant fortement attendue et par les syndicats en grève et par les élèves et les parents d'élèves, le point suivant : les dérogations accordées par la Fonction publique concernant les aménagements dans le statut particulier, rapporte Idir Achour du CLA (Conseil des lycées d'Alger). Difficile de croire que cela a un quelconque rapport avec les revendications exprimées par les enseignants en grève. Le délégué du CLA rappelle que des modifications ont été apportées au statut particulier en 2012 mais celles-ci n'ont pas répondu aux attentes des travailleurs du secteur. Le CLA, insiste Idir Achour, les rejette dans la forme et le fond. La direction de la Fonction publique vient donc apporter quelques modifications. Certaines sont à l'étude, d'autres ont été déjà accordées. Un PV a été soumis aux présents pour signature. Le CLA ne l'a pas signé et ne compte pas le faire «parce qu'il ne comporte pas les revendications exprimées par notre syndicat». Les autres n'ont pas encore réagi mais il est peu probable qu'elles l'approuvent. Leurs réactions seront connues peut-être aujourd'hui. Quel sera donc le changement aussi infime soit-il proposé par le représentant de la Fonction publique à cette rencontre ? Rien n'est clair. Pour le moment, ce qui est probable, c'est que ces «dérogations» proposées profiteront au moins à des enseignants du primaire et du moyen, dont les années d'ancienneté seraient désormais comptabilisées pour avoir droit à la promotion. En revanche, l'arrêt de la grève est peu probable, surtout après l'annonce faite hier par l'intersyndicale de la santé publique, exprimant son entière solidarité avec les syndicats en grève. K. M.