Pas de retour en classe ce matin ! La grève des enseignants et autres travailleurs du secteur de l'éducation nationale est maintenue jusqu'à nouvel ordre. La rencontre, qui a regroupé hier des responsables de tutelle, des représentants de la Fonction publique et les syndicats de l'éducation, n'a finalement pas abouti. L'arbitrage du Premier ministre aura eu le mérite de faire revenir les différents partenaires autour de la table du dialogue et de dégeler la situation, mais pas d'arracher la reprise du service. En effet, il aura fallu, comme c'était prévisible et au bout de la troisième semaine de grève, l'arbitrage ou l'intervention du Premier ministre pour que ce soit la tutelle qui fasse le premier pas vers la conciliation. Reçu par Sellal, lundi dernier, le ministre de l'Education nationale a été instruit pour relancer le dialogue avec les partenaires sociaux. L'instruction a été exécutée illico presto et des invitations ont été adressées le jour même en début de soirée à tous les syndicats pour une rencontre le lendemain (hier, ndlr). Pour certains, l'espoir était permis. La réunion rehaussée de surcroît par la présence de représentants de la Fonction publique allait déboucher ne serait-ce que sur un accord de principe pour l'arrêt du débrayage après consultation de la base. La tendance vers l'apaisement aurait pu l'emporter si la tutelle "avait amené du nouveau", soutiennent des syndicats grévistes. Mais il n'en fut rien, selon eux. "La tutelle et la Fonction publique nous ont donné des réponses que nous avons déjà entendues. Rien de nouveau ni de concret", estime le chargé de communication du Cnapest-élargi. "Ce n'est pas une rencontre comme celle de ce mardi (hier, ndlr) qui va arrêter la grève. Pour nous, les motifs du débrayage sont toujours d'actualité", selon Messaoud Boudiba. Et d'ajouter que "seule une réunion de négociations avec la DGFP et non de reprise de contact à même d'aboutir à des décisions concrètes co-signées sur un PV mettrait fin à la grève". Plus optimiste, et même s'il n'a pas pris part à la réunion, le coordinateur du Snapest nous confiera que "la rencontre a été caractérisée par des points positifs et des points négatifs". Le côté positif a trait à la satisfaction de nouvelles revendications, entre autres l'amendement de l'article 31 du statut relatif à la période de transition prolongée jusqu'à 2017, la prise en compte de l'ancienneté dans le primaire ou le moyen pour les enseignants du secondaire et les postes budgétaires pour les professeurs principaux et formateurs dans les wilayas. Le volet négatif de la rencontre concerne le non-aboutissement des autres doléances, notamment celles des primes du Sud et le cas des enseignants du technique. L'Unpef a adopté la même attitude que le Snapest, et compte poursuivre le débrayage et convoquer son conseil national dans les prochains jours. Trois responsables syndicaux ont boudé la réunion La réunion, qui s'est déroulée hier au siège du département de l'Education nationale, a été marquée par deux principales nouveautés. La principale, qui est en fait une première depuis le début des négociations entre les deux partenaires, est relative à la présence de représentants de la Fonction publique. La deuxième nouveauté, et qui n'a pas été du goût des syndicats, notamment les grévistes, a trait à l'attitude de la tutelle vis-à-vis des frondeurs. "Nous avons été invités à la rencontre d'une manière peu catholique", nous confie le coordinateur du Snapest. Selon Meziane Meriane, "les syndicats grévistes ont été invités par téléphone et les grévistes ont reçu des fax. J'ai reçu un fax adressé au syndicat vers 19h20 et non au responsable du syndicat comme c'est le cas traditionnellement". Pour Meziane, ce nouveau procédé veut dire que "la présence des responsables des syndicats grévistes n'est pas souhaitée". Ce qu'il fera d'ailleurs en refusant d'y prendre part. "J'ai quitté la salle avant le début de la réunion en laissant quatre autres délégués du Snapest", nous révèle Meriane. Et quel ne fut la surprise des syndicats présents lorsque le chef de cabinet, qui a constaté l'absence des trois présidents de syndicat, a réclamé leur présence et suspendu la séance pour une quarantaine de minutes. "Il a prétexté la signature de PV", nous confie Boudiba du Cnapest. De retour, il demandera aux syndicats, dont les premiers responsables n'étaient pas présents, de quitter la réunion. Les concernés n'ont pas manqué d'afficher leur mécontentement. "Le cafouillage qui s'en est suivi a contraint le chef de cabinet de suspendre la séance pour la deuxième fois." La rencontre ne débutera qu'aux environs de 13h en présence des syndicats qui étaient sur place. Prônant "la sagesse", Meziane Meriane dira : "Ce n'est pas avec cette attitude d'énervement que nous allons régler les problèmes. C'est un début qui n'est pas de bon augure." Et de révéler que la grève du Snapest "se poursuit le plus normalement. Le syndicat se réunira à la fin de la semaine pour évaluer les résultats de la rencontre et décider de la suite". À signaler qu'une autre rencontre se tiendra dans les prochains jours. M. B. Nom Adresse email