La reprise du dialogue, hier, entre les syndicats autonomes et le ministère de l'Education nationale n'a pas encore abouti au gel de la grève, du moins dans les lycées. La réunion de travail qui s'est tenue au siège du département de Baba-Ahmed avait pour objet de discuter des revendications des partenaires sociaux, et, par ricochet, trouver une issue favorable susceptible de mettre fin à la grève. Résultat. Le Cnapest a décidé de poursuivre son mouvement, le Snapest réunira son conseil national ce week-end pour décider des suites à donner, et l'UNPEF temporise. En effet, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) n'est pas satisfait de l'issue de la rencontre. « Le ministère voulait seulement montrer qu'il est pour le dialogue, mais pas pour trouver une solution à nos revendications qui sont conjuguées une nouvelle fois au futur », a regretté son coordinateur, Nouar Larbi. Raison pour laquelle, il a annoncé que la grève va continuer jusqu'à la satisfaction entière et d'une manière concrète de toutes les revendications exprimées. Ceci dit, M. Nouar a plaidé pour un dialogue serein et responsable entre son syndicat et le ministre en présence de représentants de la Fonction publique. Déception, également, du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Son secrétaire général, Achour Idir, a indiqué que la principale revendication du syndicat, à savoir la réouverture du dossier du statut particulier, n'a pas été accordée par le ministère. De ce fait, M. Idir a annoncé que le CLA maintiendra la pression pour la révision de ce dossier qui constitue, selon lui, 50% des problèmes des travailleurs du secteur. Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire technique (Snapest), Meziane Meriane, a fait savoir que la rencontre s'est soldée par des décisions positives et d'autres négatives. « Le positif c'est d'instaurer une période de transition de deux ans pour la révision du statut particulier ainsi que le calcul de l'ancienneté pour les enseignants du secondaire ayant exercé pendant des années dans les cycles moyen et secondaire. Les points négatifs se résument à la situation des enseignants du technique ainsi qu'au calcul de la prime du Sud sur l'ancien salaire de base », a expliqué M. Meriane. Par ailleurs, il a assuré que la décision du gel ou non de la grève sera connue ce week-end. D'ici là, le mouvement se poursuivra aujourd'hui pour son quatrième jour. Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed, a souligné que pas moins de 11 points concernant la Fonction publique ont été discutés. Selon lui, la quasi totalité des problèmes du secteur sont dus, premièrement, au statut qui a connu plusieurs évolutions. Le premier responsable du secteur a aussi évoqué les points de discorde entre le ministère et les syndicats. Il a cité, d'abord, le grade, expliquant que celui-ci est donné selon le nombre d'années d'étude et de l'ancienneté qui est mesurée par échelon qui va de 1 à 10 ou de 1 à 12. M. Baba-Ahmed a, toutefois, précise que le passage d'un échelon à un autre nécessite une année et demie à deux ans d'exercice. Le problème qui se pose, selon lui, c'est qu'on ne peut pas changer de grade si on n'améliore pas le niveau de formation. Or, les syndicats demandent le passage d'un grade à un autre sans formation préliminaire, ce que la Fonction publique considère comme étant une revendication non recevable. Et là, il a averti qu'il n'est pas question d'accepter de changer de grade sans formation. Il est question, également, de la prime de rendement pédagogique calculée à 40% sur le salaire de base. Cette prime, selon le ministre, est aujourd'hui acquise. Sur la révision du statut, Baba-Ahmed a relevé que celui-ci a bel et bien connu plusieurs modifications introduites avec le concours des syndicats. « Aujourd'hui, ce statut a à peine 16 mois d'existence. On a plusieurs fois dit qu'on commence d'abord par exploiter tout ce qui est possible de ce statut en concertation avec la Fonction publique », a-t-il conclu.