«Je pense qu'il est préférable que chaque partie rentre et réfléchisse à ses responsabilités, et (dise) si elle veut que ce processus continue ou non», a déclaré M. Brahimi à la presse. Un constat d'échec qui amène l'envoyé spécial onusien à mettre les deux parties face aux responsabilités qu'elles se rejettent dès le début des négociations. Des pourparlers sans la moindre concession de part et d'autres ne peuvent qu'aboutir sur un échec. Genève 2 n'a pas aidé à avancer d'un iota. La solution serait-elle uniquement militaire ? Ceux qui ont suivi ce deuxième round des négociations entre les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition en sont presque convaincus. Organisés à l'initiative de la Russie et des Etats-Unis, ces pourparlers ont été vains et même contreproductifs. Les délégations du régime syrien et de l'opposition n'ont réussi à s'entendre sur aucun point. Il s'agissait d'une nouvelle tentative de rapprocher les positions des deux parties très divisées surtout sur le sort du président Bachar al-Assad. Ce dernier avait annoncé la veille du début des négociations qu'il n'excluait pas l'éventualité de se porter candidat à la présidentielle de juin prochain. Les discussions entre opposition et gouvernement syriens menées par le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, devaient reprendre samedi à Genève, en dépit de l'impasse dans laquelle elles se trouvent, quand l'émissaire onusien a annoncé l'inutilité d'une telle réunion. Le gouvernement syrien veut donner la priorité à la lutte contre le terrorisme en Syrie, alors que la coalition nationale syrienne qui représente l'opposition veut se concentrer sur la mise en place d'un gouvernement de transition. Aussi, un troisième round de discussions avec le gouvernement syrien sans parler de transition politique serait «une perte de temps», a estimé samedi le porte-parole de la délégation de l'opposition à Genève, M. Louai Safi. «Le régime n'est pas sérieux (...), nous ne sommes pas ici pour négocier le communiqué de Genève, mais pour l'appliquer», a-t-il ajouté à propos du plan de règlement politique en Syrie adopté par les grandes puissances. «Nous devons être sûrs que le régime veut une solution politique et pas des tactiques pour gagner du temps», a encore affirmé M. Safi aux journalistes. «Je suis désolé de dire qu'il n'y a rien de positif que nous puissions retenir», a-t-il estimé à propos de ces négociations sous médiation de l'ONU entamées le 22 janvier sous la pression de la communauté internationale, en particulier les parrains russe et américain de la Conférence. Une pause d'une semaine entre deux sessions de pourparlers avait été observée, une nouvelle pause devait commencer dimanche mais, cette fois, le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi n'a pas voulu fixer une nouvelle date pour une éventuelle reprise des discussions inter-syriennes. M. S.