Créée en 1997 et lancée officiellement en 1999, la Bourse d'Alger demeure peu compétitive. Elle ne compte que six entreprises cotées à savoir El Aurassi, Alliances Assurances, Saidal et NCA Rouiba sous formes de titres de capital (Actions) et Sonelgaz et Dahli sous forme de titres de créances et n'a enregistré qu'une vingtaine de transactions par jour. Ainsi, en dépit de l'énorme potentiel de l'épargne nationale et l'abondance des liquidités financières au niveau des banques, le secteur boursier reste peu développé. Le marché est surtout caractérisé par son très faible niveau d'ouverture et d'innovation, contrairement à ce que l'on constate en France (1 600 entreprises sont cotées à la Bourse de Paris), en Egypte (550 à 600 sociétés cotées à la Bourse du Caire), au Maroc (80 entreprises cotées à la Bourse de Casablanca) et dans une moindre mesure en Tunisie (60 à 65 entreprises cotées à la Bourse de Tunis). Selon les spécialistes financiers, les règles et le système de cotation utilisés n'offrent pas le niveau de transparence, de fluidité et de liberté requis pour obtenir un minimum de liquidité. Depuis la création de la Bourse d'Alger, sa capitalisation est restée à un niveau faible estimé à 16 milliards de dinars, en juillet 2013, soit 0,1% du PIB. Selon les résultats d'une étude réalisée en 2011 par la Bourse d'Alger et le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), pour relancer son marché financier, l'Algérie devrait atteindre une capitalisation boursière de 40 milliards (mds) de dollars, avec 150 sociétés cotées en Bourse et un taux de rotation annuel de 10%, soit 4 mds de dollars. Ce montant de capitalisation boursière devrait correspondre à la taille réelle de l'économie algérienne, dont le financement est supporté actuellement par les banques, le budget de l'Etat ainsi que par le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes, alimenté par les recettes supplémentaires de pétrole. Il est proposé, dans le cadre de ce projet, de retenir comme objectif dans cinq ans le quart de cette capitalisation boursière, soit 10 mds de dollars, ce qui représente environ 5% du PIB de l'Algérie. Pour atteindre cet objectif à moyen terme, il est nécessaire d'introduire 38 sociétés en Bourse avec le montant d'un milliard de dollars négocié par an, précisent les responsables de la Cosob (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse). La réforme recommande ainsi un objectif d'introduire une dizaine de sociétés par an pour un volume d'opérations de l'ordre de 500 millions de dollars. Ainsi, pour donner plus de consistance à la Bourse d'Alger et partant booster les entreprises du secteur public, le gouvernement compte faire entrer en bourse, dès cette année (2014), 8 grandes sociétés étatiques. Il s'agit de la banque publique CPA, de trois cimenteries publiques relevant du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), de la compagnie d'assurance Caar, de Cosider Carrières, filiale du Groupe public du Btph Cosider, de l'entreprise Hydro-aménagement et enfin de l'opérateur historique de téléphonie mobile, Mobilis. Cependant, selon la directrice du développement et de la surveillance du marché à la Cosob, Zahia Zerfa, «seule une ou deux entreprises publiques pourraient être introduites en Bourse au courant de cette année». Selon cette responsable, il est d'abord question de mettre en place tout un plan de réforme du marché financier, dans l'optique de mobiliser l'épargne sur le marché boursier. Elle cite, à ce titre, certaines mesures dont l'introduction de la notation au niveau du marché obligataire pour permettre aux entreprises ayant bénéficié de crédits publics bonifiés d'entrer en Bourse. Il est aussi question de réadapter le cadre règlementaire dans lequel évolue aujourd'hui le marché obligataire aux standards internationaux. Il faut également mettre en place un nouveau système de cotation pour la Bourse d'Alger. Ainsi, une ou deux entreprises seulement peuvent être introduites en Bourse en 2014, estime Mme Zerfa. B. A.