Le mouvement de grève à Annaba perdure et tend au pourrissement au vu de l'intransigeance des représentants du Cnapest Elargi quant à la satisfaction de la plateforme de revendications transmise à la tutelle. Hier au niveau du bureau de wilaya de cette organisation syndicale, M. Messikh, chargé de la communication nous a confirmé que le syndicat compte aller jusqu'au bout : «Il n'est pas question pour nous de revenir en arrière ne serait-ce que pour suspendre momentanément le mouvement, il s'agit pour nous de défendre nos droits. Toutefois, nous restons ouverts au dialogue et acceptons toute initiative qui contribuera à trouver une issue à la crise qui secoue le secteur.» A la direction de l'éducation de la wilaya, chiffres à l'appui, on nous a affirmés que la grève si elle a perturbé le bon fonctionnement des établissements, elle n'a pas vraiment convaincu les enseignants puisque la majorité continue à dispenser ses cours normalement. Ainsi toujours selon cette institution, le taux de suivi dans le primaire est de 8,01%, dans le moyen de 13,10 et dans le secondaire le pourcentage des grévistes a atteint 37,84%. Sur cette question le chargé de la communication du Cnapest Elargi nous a fait comprendre qu'il n'allait pas polémiquer à propos des chiffres communiqués par la direction de l'éducation : «Tout ce que je peux vous dire, c'est que les établissements sont paralysés et vous pouvez aller constater par vous-même sur le terrain, les cours sont perturbés au niveau de toutes les écoles, la tutelle ne veut pas nous écouter pour accéder à nos revendications.» Certaines écoles primaires n'ont pas du tout adhéré au mouvement de grève et ont continué à travailler normalement, d'autres sont plus ou moins perturbées et semi paralysées, idem dans les collèges de l'enseignement moyen avec cependant un taux plus élevé. Dans le secondaire le mouvement est très suivi et la plupart des lycées sont paralysés, une situation que déplore tout le monde, homme de la rue, parents d'élèves et même des enseignants qui eux aussi ont des enfants scolarisés. «Si au courant de la semaine il n'y a pas accord entre les syndicats et la tutelle, il n'y aura pas reprise. L'année scolaire sera compromise et l'on s'acheminera vers une année blanche, ce qui aura de graves conséquences sur le parcours scolaire de nos enfants. Même s'il y a reprise des cours, les élèves auront beaucoup perdu des connaissances acquises puisqu'ils n'ont pas suivi de cours pendant près de 3 semaines, ce sera très difficile de remettre en mémoire ces connaissances pour pouvoir progresser dans les cours programmés», nous a répondu un parent d'élève interrogé sur une éventuelle reprise des cours. M. R.