Mohamed Rahmani La grève du Cnapest élargi, cette organisation syndicalement fortement implantée dans le secondaire, a réussi à mobiliser les enseignants en cette première journée qui sera reconduite automatiquement si la tutelle ne répond pas favorablement aux revendications exprimées. Revendications qui ont trait , entre autres, à l'actualisation des primes de zone sur la base des nouveaux salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, l'application des textes relatifs à la médecine du travail, le régime des retraites, la réintégration des enseignants licenciés , la non conversion des postes destinés à la promotion en postes ouverts au recrutement... Des revendications qui ont mobilisé la quasi-totalité des 35 lycées que compte la wilaya, avec cependant une légère baisse par rapport à la grève précédente. En effet, lors des assemblées générales tenues au niveau des lycées avec vote à bulletins secrets, le taux d'adhésion au mouvement a été de 58% pour la wilaya d'Annaba, ce qui explique plus ou moins cette baisse relative, mais qui a malgré tout paralysé les lycées. Elèves de 1re As, 2e As et 3e As n'ont pas pu, hier, assister aux cours qui devaient normalement être dispensés et rares sont les professeurs qui avaient rejoint les salles de classes. Ce qui a créé des perturbations et un désordre difficilement contenu par l'administration qui avait mobilisé agents et adjoints d'éducation. Le taux de suivi annoncé par le coordinateur de wilaya du Cnapest élargi est de 80% et ce chiffre peut augmenter d'ici demain car les enseignants non-grévistes ont été contactés par les représentants du syndicat pour adhérer au mouvement et se solidariser ainsi avec leurs collègues. Pour la direction de l'éducation de la wilaya, ce chiffre ne reflète pas la réalité puisque plusieurs lycées n'ont pas suivi le mot d'ordre de grève et, pour certains autres, le taux de grévistes ne dépasse pas les 30%. «Officiellement, nous avons enregistré un taux de 40% ce qui est bien loin du pourcentage avancé par le Cnapest élargi», nous a déclaré hier un responsable au niveau de la tutelle. Pour les parents d'élèves, c'est une catastrophe et ce sont leurs enfants qui en sont les victimes. «Nous en avons marre, trop, c'est trop, nous n'en pouvons plus de ces grèves à répétition, dans le primaire, dans le moyen et maintenant c'est le secondaire. Cela n'empêche pas ces enseignants de dispenser des cours particuliers alors qu'ils sont en grève, c'est aberrant, il faut que les pouvoirs publics réagissent énergiquement à cette situation. Nos enfants sont pris en otage pour une histoire de sous. Que la tutelle prenne les dispositions qui s'imposent et qu'on en finisse une fois pour toutes», nous a déclaré un parent d'élève excédé rencontré devant le lycée Saint-Augustin. M. R.