Initiée dans le cadre de la 4e édition du Salon national de la photographie, l'exposition «Fragments d'enfance», dont le vernissage a eu lieu samedi dernier au Musée national d'arts modernes et contemporains (Mama), est à l'affiche de l'établissement durant trois semaines. Comme son nom l'indique, cette méga exposition qui réunit une centaine de photographies est entièrement dédiée aux enfants. Des portraits, des images volées du quotidien, cette œuvre, à la fois, respire la joie de vivre des bambins, parfois dans des milieux austères, et pousse à réfléchir sur la condition de l'enfant. Pour y parvenir, treize photographes d'horizons différents, de presse, amateurs, freelance ou simples autodidactes, présentent leurs collections de 5 à 6 photographies. Grande première, l'exposition rend hommage au Studio Vedette, sis à la Rue Abane Ramdane. En effet, on retrouve une collection en noir et blanc d'une dizaine de petits, des portraits réalisés par le plus vieux studio de photos à Alger, un savoir-faire de renom. Le visiteur pourra également découvrir les images réalisées par le regretté photographe Mohamed Abdelaziz, surnommé Fayçal, emporté par la maladie l'an dernier. Etabli au Sud, le défunt a su capturer des images poignantes des enfants de cette région avec un objectif qui porte un regard attendrissant. Le photographe de presse Lyes Habbache, lui, nous présente sa collection «Images du terrain», avec six portraits d'enfants aux yeux pétillants, certainement capturés au fil de ses déplacements. Le photographe nous emmène à la découverte de ces petits lésés par la société. Mustapha Sellali a pris ses clichés à Alger, et les a réunis dans une collection intitulée «Images de la rue». Cartables, sacs à dos, le photographe nous montre des enfants à la sortie de l'école ou simplement en train de s'adonner à des jeux de fortune. La gent féminine prend part aussi à l'exposition, avec la collection «La photographie comme langage universel» d'Anissa Meslem. Elle rassemble 4 portraits d'enfants de l'Afrique profonde aux regards qui en disent long sur leur condition. À ses côtés, Radia Ikezouhene présente «Mémoires d'enfance», avec des images prises sur le vif de cérémonies familiales, des portraits de famille, des photos de vacances qui respirent la fraîcheur et la gaieté. Dans un contexte un peu plus exotique, c'est le photographe Farid Hassani qui nous emmène à la rencontre des Indiens avec sa collection «L'ami des Indiens». Vêtus de leurs tenues atypiques, la tête ornée de plumes d'oiseaux ces portraits font vraiment rêver. On retrouve aussi M'hamed Kerrouche avec «Le poète de la lumière». Une sélection de photographies en noir et blanc qui racontent la vie des enfants dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Par ailleurs, on retrouve, au sous-sol du Mama, une sélection de quatorze photographies, une de chaque collection, histoire de bien résumer cette exposition. Des photographies, poignantes et sincères. Bien plus qu'une simple exposition, «Fragments d'enfance» est une rencontre avec l'innocence et la pureté. Elle en dit assez long sur la complexité du travail de photographe, elle montre la photographie telle qu'elle doit être reconnue, un art à part entière. W. S. M.