Mohamed Rahmani «Ce sont 11 tuyères qui ont explosé avant-hier suite à l'installation et à la mise en service de deux cowpers, ce qui a causé des dégâts estimés à près de 4 millions de dinars. Alors que nous avions, dans un écrit adressé à la direction, prévenu que la démarche adoptée, c'est à dire la mise en service du Haut Fourneau avec seulement deux cowpers au lieu de quatre serait dangereuse surtout que le HF est arrivé en fin de campagne en 2008. Et voilà le résultat. Pour nous c'est un acte de sabotage visant à fermer toute la zone chaude et à appliquer le plan Omega avec tout ce que cela suppose comme décisions unilatérales des gestionnaires qui ont conduit le complexe à la faillite.» C'est ce que nous a déclaré hier M. D. Kechichi, secrétaire général du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie à Annaba. Le communiqué adressé à notre rédaction régionale et signé par le secrétaire général du syndicat rapporte qu'un conseil syndical d'urgence a été convoqué pour se concerter sur les mesures et moyens à mettre en œuvre pour s'opposer à ce plan qui consiste en la création d'un centre de mobilité où les travailleurs seront affectés pour ensuite décider de les dispatcher sur les unités selon le bon vouloir de la direction sans tenir compte de l'organigramme pour lequel le pacte de stabilité a été signé. Plus loin le communiqué reproche à la direction ses décisions unilatérales sans concertation avec le partenaire social et la distribution des postes et de primes à une minorité d'employés de la direction. «Tout organigramme sans concertation avec le partenaire social et qui exclurait les unités du complexe, serait un manquement aux engagements pris lors de la signature du pacte social», est-il notamment souligné dans ledit communiqué. Abordant la question des gestionnaires du complexe, le document dénonce le maintien dans leurs postes des mêmes responsables à l'origine de la situation catastrophique du complexe, situation due à la corruption et aux dépassements qui ont caractérisé leur gestion. «Comment peuvent-ils (encore) gérer le plan d'investissement et préserver la stabilité du complexe ?», s'interroge le communiqué. Une autre affaire est venue noircir d'avantage ce tableau sombre ; il s'agit de la disparition de 3 chargements de rond à béton qui devaient normalement être livrés au dépôt de Reghaïa à Alger. Le premier en 2011 avec 18 185 tonnes, le second en 2012 avec 26,78 tonnes et le dernier en 2013 avec 38 551 tonnes. Des chargements qui se sont «égarés» en cours de route entre Annaba et Alger. Le comité de participation qui a réagi à cette affaire a adressé une lettre à la direction pour demander des éclaircissements. M. R.