Franchement, on ne sait pas trop ce que fera précisément le président Barack Obama au sujet de la question palestinienne. Encore moins à propos de l'opération «Plomb Durci» contre la population de Ghaza. Tout au plus, connaît-on qu'il avait envisagé «une grande annonce au monde musulman dans les trois premiers mois» de sa présidence. Et, aujourd'hui, qu'il est «déterminé à essayer de sortir d'une impasse vieille de plusieurs décennies». Et, aussi, qu'il «travaillera à mettre sur pied une approche stratégique qui garantisse que les Israéliens et les Palestiniens puissent satisfaire leurs aspirations.» Comme il le dit lui-même, il accélérera également l'agenda israélo-palestinien en mettant en place, dès son investiture, une équipe qui s'engagerait «immédiatement» dans le processus de paix. Pétition de principe ? Ou plutôt résolution d'un homme neuf qui veut faire du neuf là où ses prédécesseurs ont échoué faute de bonne volonté ou en raison de la complexité du problème ? Allez savoir… Crise à Ghaza ou pas, il reste que la clé pour Obama est d'être le partenaire jouissant de la confiance de tous. Ce qu'il n'est pas à l'heure actuelle. Loin s'en faut. Il s'agit donc de restaurer dans la région la crédibilité des Américains, en signifiant notamment aux pays arabes qu'ils ne veulent pas les transformer de l'extérieur. Ce qui signifie qu'Obama doit jeter aux orties le fameux GMO, le projet Grand Moyen-Orient, qui, à partir de la destruction de l'Irak, devait provoquer un cercle vertueux démocratique dans toute la région. Merveilleuse traduction bushienne de la célèbre méthode Coué ! Mais que pourrait faire en fait le 44ème président des Etats-Unis ? Lorsqu'il entrera en fonction le 20 janvier, de nouveaux faits accomplis auront été instaurés à la faveur de la nouvelle guerre déclenchée contre le peuple palestinien. D'où, plus qu'avant, de faire de la paix israélo-palestinienne une priorité américaine majeure. Ce qui devrait se traduire par un engagement ferme à revitaliser le processus de paix en promettant fermement d'y consacrer un effort persistant. Au vu des nouvelles difficultés politiques, et du fait même de l'absence d'unité dans le cabinet israélien et au sein de Hamas, son premier pas serait de travailler résolument avec les Européens pour améliorer d'abord la situation économique des Palestiniens. Il devra surtout réviser le concept de «guerre contre le terrorisme» à la faveur duquel un mouvement politique comme Hamas, légitimé démocratiquement par les urnes, devient, ipso facto, une organisation terroriste. Surtout, de ne plus se poser la question de savoir s'il existe suffisamment d'éléments modérés au sein de Hamas pour rejoindre un gouvernement d'union nationale «light» capable de négocier avec Israël et, en même temps, de juguler les luttes fractionnelles entre Palestiniens. Aussi, de ne pas se demander dans quelle mesure le Hamas peut-il être suffisamment affaibli pour qu'une personnalité palestinienne ultra modérée puisse remettre en selle l'Autorité palestinienne. Et, pour mieux avancer, le nouveau locataire de la Maison-Blanche ne devrait-il pas mettre plus de pression sur Israël, par exemple, contre la poursuite de la colonisation ? Barack Obama devrait peser plus, beaucoup plus, sur le gouvernement qui sera mis en place après les élections législatives du 10 février. A plus forte raison si c'est le leader du Likoud, Benyamin Netanyahou, qui sera élu. Ce faucon d'entre les faucons propose désormais ce qu'il appelle la «paix économique» censée «repousser sans compromis la grave menace des islamistes extrémistes.» N. K.