Quelque 400 à 500 élèves des classes de terminale se sont rassemblés, hier, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, sise au Ruisseau (Alger). Ils s'y sont rencontrés spécialement pour dire ensemble leur colère contre la décision des syndicats et du ministère de dispenser les cours de rattrapage durant les vacances de printemps, ainsi que la journée de samedi et la demi-journée de mardi. Venus de différents établissements du secondaire de la wilaya d'Alger, notamment du côté Est, les élèves protestataires, filles et garçons, insistaient pour accéder à l'intérieur de l'édifice et rencontrer des responsables du ministère. «Nous ne sommes pas venus pour créer des problèmes, mais juste remettre notre plateforme de revendications aux responsables. Ce sont les enseignants qui ont fait cette grève d'un mois et donc les seuls responsables du ratage des cours. Nous, nous n'y sommes pour rien. À eux d'assumer, pas à nous», insistent-ils. Pour beaucoup d'entre eux, «les enseignants ont gagné de l'argent et des promotions. Cela, bien sûr, sur notre dos. Nous, nous n'avons rien gagné. Bien au contraire, nous ne faisons que perdre. De plus, impossible de rattraper ces cours. C'est trop tard». Le rassemblement, prévu devant l'annexe du ministère, a été transféré aux alentours de la station du métro (station des Fusillés), après que les élèves eurent été pourchassés par les agents de police déployés en force, depuis le matin, autour de l'annexe. Là aussi, un important dispositif policier les attendait pour les empêcher d'avancer dans leur mouvement. Deux heures après, les élèves protestataires se sont dispersés dans le calme, non sans se décider à revenir, encore aujourd'hui, pour un autre rassemblement, peut être même une marche, comme c'était le cas à plusieurs reprises durant ces dernières années. En effet, outre leur refus des cours de rattrapage pendant leurs jours de repos, les candidats au baccalauréat 2013-2014, insistent pour le maintien de la date de l'examen du baccalauréat, annoncée pour le 1er juin. «Bien sûr que nous sommes pour le maintien de cette date et nous nous opposons avec force contre toute idée de report. S'il y a report, cela n'arrangerait personne», expliquent deux élèves du lycée Mustapha-Lacharaf, sis dans à la cité de Sorécal, à Bab Ezzouar. Les élèves du Sud ne supporteraient pas telle situation, insistent-ils, non sans évoquer le «sérieux problème» de leurs camarades de la wilaya de Ghardaïa. «Cela fait près de deux mois qu'ils n'ont pas été en cours, dans leurs lycées, à cause du problème ethnique. Hier encore, ils ont dû quitter leurs classes après une dispute entre un arabe et un mozabite.» Autre revendication, disent-ils, celle-ci ils la mettent en dernier, la définition d'un seuil des programmes à réviser. Ce qu'ils appellent el ataba. «C'est automatique. Après tout ce que nous venons de subir, cours ratés et préjudice moral, il est tout à fait normal qu'ils nous fixent dès maintenant un seuil des programmes sans que nous le demandions. Ça va de soi», insiste un groupe d'élèves d'un lycée d'El Harrach. Les adjoints de l'éducation en grève de deux jours Les adjoints de l'éducation sont en grève de deux jours depuis hier. Classés dans la catégorie des travailleurs dits «en voie d'extinction», ils s'opposent à cette appellation et réclament justice, en leur accordant le droit de passer au poste de superviseur, avec la classification à la catégorie 10. Mohammed Ouaddah, le porte-parole de la Coordination des adjoints de l'éducation, estime entre 65% et 75% le taux de suivi du mouvement de grève au niveau national. Aujourd'hui, les grévistes prévoient de tenir un sit-in devant l'annexe du ministère au Ruisseau. «S'ils nous en empêchent, nous nous déplacerons à l'APN sinon au Palais du gouvernement pour tenir notre rassemblement», indique M. Ouaddah. Ce dernier regrette que les syndicats, «considérés comme des poids lourds, n'ont obtenu que des promesses après un mois de grève». K. M.