Madani Azzeddine Le secteur de la culture fait partie des secteurs les plus importants qui accompagnent les citoyens dans leur vie quotidienne. La culture leur permet d'intégrer un milieu particulier capable de les éloigner de leur stress quotidien et de trouver une ambiance chaleureuse. Hélas, le développement de ce secteur a toujours été quelque peu ignoré par les candidats aux différentes élections, qu'elles soient locales, législatives ou présidentielle. La majorité des candidats essayent de s'attirer les faveurs des électeurs en s'appesantissant sur les sujets et les problèmes les plus importants. Mais pour mettre en place une politique de développement, il faut impliquer l'ensemble des secteurs, lesquels constituent un ensemble soudé permettant d'atteindre les objectifs tracés. De nombreux citoyens se demandent si les candidats à l'élection présidentielle d'avril prochain accorderont une attention particulière à la culture, à la qualité de la production ainsi qu'aux artistes, lesquels continuent de souffrir de marginalisation et n'arrivent même pas à se nourrir de leur métier, ce qui pousse certains d'entre eux à travailler dans un autre domaine et ne faire de leur activité culturelle qu'une passion. Aujourd'hui, tous les observateurs s'accordent à dire que les infrastructures sont relativement disponibles après la construction de nombreuses maisons de jeunes et de la culture. Mais un bâtiment ne produit pas. Il faut une politique culturelle et des hommes pour la porter, avec l'objectif non d'administrer la culture et les artistes, mais d'accompagner et encourager ces derniers à produire et à faire connaître leurs productions. Dans la wilaya d'Aïn Defla, les artistes attendent de voir les programmes de candidats avant de faire leur choix. Pour eux, un programme c'est un engagement moral et politique pour développer la culture et soutenir les artistes, lesquels en sont arrivés parfois à regretter de s'être investis dans ce domaine. Selon des citoyens, il faut aussi que les programmes soient clairs et bien établis pour donner de l'espoir aux artistes. «Les candidats pour ce genre d'élections orientent leurs discours et axent leurs compagnes électorales uniquement sur les sujets très attirants», dira Mohamed avant d'ajouter que lors des élections précédentes, les candidats ne parlaient que du logement, de l'emploi, de l'agriculture et du pouvoir d'achat. Notre interlocuteur pense que cette fois-ci les candidats auront du mal à convaincre les électeurs, car beaucoup de choses ont changé et les citoyens ne vont pas avaler n'importe quelle promesse. D'autres citoyens estiment que les candidats devraient donner à la culture sa place et sortir un peu des campagnes électorales «classiques». Les données sont autres avec la mondialisation et l'arrivée en masse des chaînes de télévision privées, lesquelles auront leur mot à dire dans les prochains jours et elles pourront pousser les candidats à donner un programme de qualité capable de constituer un vrai projet de développement pour l'ensemble des secteurs, sans exclusion. M. A.