«C'est un dialogue entre psychanalyse et pédagogie», dit-on de la sychopédagogie qui se penche sur la résolution des problèmes d'apprentissage à l'école. Considérée comme une branche à part entière telle que celles concernant les autres affections décelées par la médecine scolaire, cette spécialité essaye de revigorer les écoliers et leur donner goût aux cours en classe. La psychopédagogie, ensemble de méthodes utilisées par des spécialistes de l'éducation pour l'apprentissage et pour l'enseignement, concerne une frange d'âge comprise entre 5 et 15 ans parmi les enfants scolarisés. Elle consiste à évaluer les capacités d'apprentissage en milieu scolaire où le psychologue interrogera enfant, enseignants et parents, en s'articulant sur le dossier scolaire du concerné en plus d'autres documents pertinents comme les rapports médicaux. Il est avéré que la réussite dans le cursus dépend grandement des processus cognitifs. Elle ne saura être cependant efficiente sans un bon fonctionnement des interactions entre institutions scolaires, parents, environnement immédiat... Les pédopsychiatres rattachent les difficultés d'apprentissage à une donne majeure, la «démotivation». «Leurs difficultés à apprendre, leurs nombreux échecs et l'image qu'ils ont aux yeux des autres élèves amènent bon nombre d'entre eux à se démotiver et à perdre tout intérêt à apprendre en contexte scolaire», analysent-ils. Pour pallier ces insuffisances aux conséquences négatives sur la scolarité, des spécialistes étalent une série de mesures qui viennent au secours d'un manque d'attention à l'école. «Les unités de dépistage scolaires (UDS) réparties à travers le territoire œuvrent en étroite collaborations avec les parents et les médecins affiliés à ces organismes pour tenter de déceler la moindre distraction ou désintérêt de l'enfant en classe devant la parole de son enseignant», nous explique un cadre de la direction de la santé. Ce chapitre de la médecine scolaire est pris en charge quoique rarement étalé en diverses occasions, de peur de mettre dans la gêne les enfants et même leur parents. À la limite du tabou. Sous cet angle, notre interlocuteur soulignera qu'«en classe les éducateurs décèlent parfois des comportements inhabituels des écoliers. Dans ce cas ils avisent les services de la médecine scolaire pour que celle-ci se penche sur ces cas justifiant des signes, tels un comportement expansif ou refoulé, refus face aux apprentissages, manque d'autonomie...». Pour les spécialistes, les tests psychopédagogiques jaugent les compétences de l'enfant et sa capacité à les mettre en œuvre. «Ils évaluent le niveau de développement intellectuel», ajouteront-ils. En outre, s'appuyant sur les rapports des parents, les UDS procèdent et prescrivent des examens au profit des élèves ciblés. Dès lors, un diagnostic sera établi se basant notamment sur les facteurs influant sur les difficultés d'apprentissage et aussi les problèmes de motivation. Autrement dit, les spécialistes doivent détecter les sources de démotivation des élèves avec un regard sur les éventuels facteurs externes. On ne saura pas grand-chose sur le nombre des scolarisés affectés par cette «distraction ou démotivation». «La santé scolaire, comme pour les autres maladies qu'elle détecte, se penche sérieusement sur ce sujet dans les divers établissements avec le concours des UDS », rassure notre même source. Généralement, les enseignants attentifs décèlent vite si l'enfant enregistre une baisse de régime «mental» lors des cours. Et c'est la famille qui est appelée pour une première entrevue avant de penser à une orientation vers la médecine scolaire qui procèdera à un bilan reposant particulièrement sur un «entretien avec l'enfant et les personnes qui l'accompagnent». L'élève est questionné en outre sur les matières scolaires qu'il aime travailler et celles qu'il déteste. Il ne s'agit pas d'identifier les élèves «vulnérables» face à l'apprentissage. Il leur faudra un suivi rigoureux à même de leur prodiguer des séances particulières de soutien, voir en privé, afin de les remettre au diapason de l'enseignement. Cela interpelle les enseignants qui doivent se préoccuper de la motivation de leurs élèves au simple motif qu'ils reflètent pour eux le modèle type. N. H.