Fini le temps où les élèves s'amusaient sans crainte devant l'entrée de leurs écoles, CEM et lycées en attendant que la cloche sonne pour le début des cours. Des jeux sains et des regroupements de franche camaraderie, dans un environnement qui, dans l'esprit des gamins et des adolescents, faisait partie intégrante de l'enceinte des établissements scolaires. Dans l'esprit des enseignants et des responsables également, si bien que les dépassements commis par les élèves dans cet espace étaient sanctionnés. Aujourd'hui, les dangers existant aux alentours de ces infrastructures et sur le chemin qui y mène sont tels qu'ils suscitent l'inquiétude des parents. Le tabac et la drogue y circulent avec une aisance déconcertante, des dealers n'hésitant pas à aller sur ces lieux et à «refiler» leur marchandise à des gosses. Enseignants et responsables le savent, mais se disent impuissants à endiguer ce phénomène qui a pris de l'ampleur. La transaction se fait au vu et au su de tous. Ces marchands de la mort ont réussi à investir un terrain sans surveillance et à démolir bien des vies, celles d'enfants qui intègrent un univers infernal, y laissant leur santé et leur innocence et compromettant leur avenir. D'autres dangers menacent les élèves dans le pourtour de leurs écoles, mettant leur vie en péril. Leur agression par les adultes est monnaie courante, et ils sont souvent victimes des crises de démence de malades mentaux. Un autre phénomène est en train de s'amplifier, celui des enlèvements d'enfants. Un phénomène qui suscite la peur et la mobilisation des parents. Ils accompagnent désormais leur progéniture et reviennent l'attendre à la sortie des classes, une mission qu'ils sont nombreux à accomplir chaque jour, notamment les mères de famille. Ce sont des processions de femmes qui escortent régulièrement leurs enfants, infatigables et déterminées à le faire tous les jours. Surtout lorsque la presse se fait l'écho d'un enlèvement. Mais faute de sécurisation des lieux, les élèves resteront seuls face au danger de la drogue. R. M.