À deux jours de l'expiration des délais de dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle du 17 avril prochain, une décantation s'est en effet opérée quant aux prétendants à la magistrature suprême du pays. La ruée de candidats vers le siège du Conseil constitutionnel n'est pas de mise bien qu'on annonçait auparavant une centaine d'intentions de candidature pour le scrutin présidentiel. Ceux qui sont encore en course ont jusqu'à demain 4 mars 2014 à minuit pour déposer leurs dossiers auprès du Conseil constitutionnel, qui procédera à la validation des dossiers dans un délai de 10 jours. Si les candidatures les plus en vue, à savoir celle du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et celle de Ali Benflis, ne devraient pas tarder à atterrir au siège du Conseil constitutionnel, cette institution a enregistré dans la journée d'hier l'arrivée de deux candidatures à la candidature. L'une était portée par Ali Zeghdoud, le président du Rassemblement algérien (RA), qui ne rate pas la moindre échéance électorale pour faire acte d'existence politique en sollicitant l'adhésion des électeurs. Cette fois-ci, Ali Zeghdoud semble avoir visé plus haut en se lançant dans l'élection présidentielle prochaine. Au sortir du siège du Conseil constitutionnel, Ali Zeghdoud a indiqué que son «dossier de candidature remplit toutes les conditions juridiques et constitutionnelles après avoir collecté 670 signatures d'élus représentant différents courants politiques». L'autre candidature, du jour, a été enregistrée dans l'après-midi d'hier. Elle était signée par Mme Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, officiellement candidate du parti depuis le 25 janvier dernier. Lors d'un meeting, tenu à Alger, Louisa Hanoune avait déclaré que l'objectif du Parti des travailleurs à travers sa participation ne peut pas être celui «de courir après l'argent», mais plutôt celui «d'aider les Algériens à amorcer une nouvelle dynamique, à même de préserver les acquis du pays gagnés sur plusieurs plans». Estimant, dans ce sens, que «le scrutin va se dérouler dans un contexte de guerre, marqué par un processus de dislocation des nations», Louisa Hanoune clamait que «cette élection présidentielle est complètement différente des précédentes». Une journée avant que Louisa Hanoune et Ali Zeghdoud ne déposent leurs dossiers, c'était Abdelaziz Belaïd qui a fait acte de candidature pour l'élection présidentielle 2014. A la tête du Front El Moustakbel (FM), fondé en 2012, Abdelaziz Belaid, 51 ans et transfuge du FLN, brigue la présidence de la République. Après avoir remis, le 1er mars, son dossier à l'institution présidée par Mourad Medelci, l'ancien chef de l'Unja (Union nationale de la jeunesse algérienne) a indiqué que «le dossier répond à toutes les conditions juridiques et constitutionnelles», expliquant, par ailleurs, «avoir collecté 1 010 signatures d'élus représentant le FM, les différents courants politiques et les indépendants ayant placé leur confiance en lui». Abdelaziz Belaïd a été précédé par Moussa Touati, président du FNA, qui a déposé son dossier de candidature la semaine passée. Son dossier repose, déclarait-il, sur quelques 705 signatures d'élus parmi les 1 100 que compte son parti. Il faut noter que le Conseil constitutionnel rappelait, dans un communiqué publié le 20 janvier 2014, et relatif aux conditions de candidature à la présidence de la République, que «conformément à l'article 137 de la loi organique relative au régime électoral qui prévoit que la déclaration de candidature est déposée au plus tard dans les quarante-cinq jours qui suivent la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral. Le Conseil constitutionnel informe qu'en application de ces deux textes, le dernier délai de dépôt des dossiers de candidature pour l'élection du président de la République est fixé au 4 mars 2014 à minuit». Le Conseil constitutionnel a indiqué, en fin de journée d'hier, que trois autres candidats ont pris rendez-vous pour déposer leurs dossiers aujourd'hui. Il s'agit de candidats méconnus : Tammeche Sadek, Guerraiche Ali et Hachache Malek. A. Y.