La sensibilisation de la population contre les risques d'obésité repose sur un équilibre entre une activité physique et une alimentation saine dépourvue de gras et de sucre recommandent des endocrinologues et des nutritionnistes. En Algérie, au fil des années, le surpoids est manifeste chez les femmes et les jeunes. Les spécialistes actionnent l'alerte en interpellant les pouvoirs publics à amorcer un canevas de mesures pour faire contre ce phénomène constitue un véritable problème de santé publique. Combiner l'exercice physique (pour oxyder les graisses) et le régime alimentaire demeure une approche judicieuse pour éviter une prise de poids alarmante. L'obésité ne s'en guérit pas, mais peut être «allégée» à travers ce dispositif conjugué, puisque même si la perte de poids n'en est pas significative l'équilibre est maintenu, estiment les endocrinologues. Un excès de masse grasse dans le corps est le signe d'une obésité à contrecarrer sans attendre pour freiner les fantaisies et du coup prévenir les conséquences. Car une telle proportion entraîne des effets néfastes sur la santé, alerte l'Organisation mondiale de la santé(OMS). «Il est indispensable de perdre du poids lorsque l'obésité devient un danger pour la santé. D'autant que le surpoids est un facteur majeur de problèmes cardiaques qui affectent le cœur au moindre effort. L'hypertension artérielle, l'insuffisance veineuse, la sensation de jambes lourdes sont aussi des dangers générés par ce fléau lié à un excédent en kilogrammes», alerte cette organisation. Les nutritionnistes établissent un seuil, voire un repère pour ne pas déborder en gras. L'Index de masse corporelle (IMC) qui met en rapport le poids à la taille exprimée en mètres au carré (Kg/m2), que l'on peut calculer sur un pèse personne électronique en officine, démontre l'éventuelle obésité. «Avec un indice compris entre 30 et 39,9 l'obésité est présente, tandis que le surpoids est manifeste avec un degré entre 25 et 29,9», éclairent les spécialistes qui précisent que pour le sexe féminin avec 1,60m assorti d'une masse de plus de 77 kg le risque est pesant, alors que pour les hommes, plus de 100 kg pour une taille de 1,80 m la ligne est franchie. En plus, ils insistent beaucoup sur ce rapport de mesure affirmant qu' «il est performant dans l'appréciation de l'obésité que la simple mesure du poids. Toutefois pour les enfants, l'indice n'est pas pertinent d'où le recours à la courbe de corpulence du carnet de santé». L'obésité provient de la conjugaison de plusieurs facteurs de risque. L'alimentation occupe la première place parmi le lot des causes principales, associée au manque d'activité physique, véritable régulateur entre «l'énergie consommée et celle dépensée». Et «un excès d'apport calorique, en particulier issu d'aliments gras et sucrés, par rapport aux besoins de l'organisme, conduit à l'obésité», expliquent des sources médicales. Et l'on ne va pas omettre le nouveau mode de vie poussant à la sédentarité en raison de la facilité du «multimédia» : des heures passées devant les ordinateurs, jeux vidéo, télévision. Un rythme difficile à modifier dès lors que la facilité s'est installée. Ces facteurs ne sont pas les seules, il existe des facteurs génétiques puisque les mêmes sources certifient que 70% des obèses ont au moins un parent dans la même situation. Les facteurs psychologiques notamment en cas de grande détresse ou de stress mène à une compensation par la nourriture avec des aliments caloriques. Plus loin le manque de sommeil place l'indice de masse corporelle à un stade un peu élevé. «Mais à part ce rythme sédentaire quotidien, l'obésité peut être causée par certains désordres ou une mauvaise activité des gènes. Sans oublier que certains médicaments et antidépresseurs ont été reconnus responsable de la prise de poids chez plusieurs individus», soutiennent encore les mêmes pistes médicales. Une personne obèse est sujette à des troubles psychologiques et des atteintes physiques. Des statistiques globales cotent : «80% des diabétiques sont obèses contre 40% atteints d'hypertension artérielle qui doit être surveillée de plus prés pour éviter des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou un infarctus du myocarde».D'autres troubles peuvent se manifester comme l'apnée du sommeil ou des douleurs ostéo articulaires. Dans notre pays, on estime le nombre d'obèses à prés de six millions. Ce qui est une incidence critique, selon des spécialistes nationaux. Cela est en passe de devenir un problème de santé publique. Le rapport publié il y a quelque temps par l'organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) placerait notre pays dans l'espace des pays «gourmands» comme les Etats-Unis. «Plus de 53% des femmes algériennes sont obèses ou en surpoids contre 36% pour les hommes». La crainte s'affiche parmi les enfants dont le pourcentage frôle les 15,9%, selon le même rapport. La surcharge pondérale s'y invite dangereusement. Ses risques doivent être mis à nu à travers des mesures préventives. Celles-ci doivent débuter dès le plus jeune âge. Les parents en premier lieu sont interpelés de par leur vigilance pour «endiguer d'emblée les principales causes de l'obésité chez l'enfant dont l'absence de pratique sportive, un temps élevé devant le petit écran, alimentation déséquilibrée,...». «La pratique d'une activité physique régulière ne permet pas de maigrir en soi, elle permet de réguler les réserves d'énergie en augmentant l'utilisation des graisses. Elle est aussi un facteur important de maintien de son poids une fois les kilos de trop perdus », préconisent les médecins. Le style de vie est mis à l'indexe. L'activité physique, et la sensibilisation pour une alimentation restent un moyen presque sûr pour ne pas se noyer dans la graisse. Les gestionnaires de la santé en sont alertés afin de prendre les dispositions nécessaires et éloigner autant que possible ce fléau de la nomenclature des maladies en Algérie. Du moins lui épargner le classique et pesant problème de santé publique, moyennant des factures supplémentaires. N. H.