«Nous appelons les acteurs de la scène politique à ce qu'ils œuvrent pour une campagne électorale propre, démocratique et transparente marquée par le respect réciproque», a indiqué le Bureau politique, qui avertit quant «aux tentatives de déstabiliser l'Algérie en recourant à la rue...». La déclaration de l'ex-parti unique intervient quelques jours après les rassemblements organisés à Alger et dans certaines wilayas du pays, par des mouvements hostiles à la reconduction du chef de l'Etat en exercice. Amar Saâdani ne s'est pas contenté de cet appel au «calme» contenu dans la déclaration du Bureau politique du FLN. Il en a fait ainsi un des thèmes abordés lors du point de presse qu'il a improvisé à la fin de la rencontre organique du parti. Le secrétaire général du FLN a estimé, dans ce sens, que «l'appel à une manifestation de rue est faux», soutenant par là qu'investir la rue «par les boycotteurs d'une élection n'existait ni en Amérique, ni en Grande-Bretagne, pays de la démocratie et des libertés». Evoquant une énième fois le concept de «démocratie civile», Amar Saâdani dira que «l'organisation d'une élection a ses procédés qui permettent à ceux qui participent d'expliquer leurs participations; et à ceux qui boycottent de justifier leur choix». Sauf que le chef du FLN ne voit pas d'un bon œil une action de rue qui ne bénéficie pas d'une autorisation. Il dira, sur ce sujet, que «les lois de la République interdisent de telles actions !». Amar Saâdani ne s'est pas cependant attaqué aux contestataires d'un quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, uniquement en leur refusant le droit à l'expression de rue. Le patron du FLN a soutenu, bec et ongles, le dossier du candidat Abdelaziz Bouteflika en ce qui concerne son état de santé. Jugeant que «la santé du président est utilisée comme prétexte pour l'empêcher de se porter candidat», Saâdani note que «le dossier de candidature du Président contient un certificat qui atteste de son bon état de santé». Le candidat pour lequel a opté le parti du Front de libération nationale sera-t-il pour autant présent sur le terrain à l'occasion de la campagne électorale de la présidentielle dont le coup d'envoi sera donné le 23 mars prochain ? Amar Saâdani ne dispose pas d'éléments d'information à ce propos. «Le président Bouteflika sera présent dans la campagne électorale à travers les partis qui le soutiennent», a dû se contenter de dire le conférencier, pour qui «il y a une étroite coordination» entre les partis constituant les partisans de la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Un démenti est néanmoins très audible dans les couloirs du siège du FLN. Il évoque une réunion de «coordination» de la direction de campagne à laquelle le FLN et le RND ne sont pas associés. Ladite réunion devrait pourtant mettre en branle la machine de la campagne à travers un meeting populaire à préparer pour le 15 mars au niveau de la Coupole du complexe olympique du stade 5-Juillet. Concernant la campagne électorale, Saâdani a expliqué que son parti va axer son discours sur les raisons ayant amené sa formation à soutenir la candidature de Bouteflika, comme il sera question de mettre en évidence le bilan du chef de l'Etat. À noter que le patron du FLN a rencontré en fin de journée des représentants d'autres partis politiques, à l'image de l'ANR. A. Y.