C'est une équipe de chercheurs et scientifiques algériens à bord du navire de recherche Grine-Belkacem qui est chargée d'effectuer la campagne d'évaluation des petits pélagiques de la côte algérienne (Alpel 2014), dont le lancement a eu lieu hier, au port d'Alger, en présence du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. Cette campagne, troisième du genre, après celles de 2011 et 2013, a pour but de connaître et d'évaluer les petits pélagiques et d'arriver à une exploitation «durable et pérenne» de ces ressources. L'objectif principal également est de calculer l'indice de l'abondance (en nombre d'individus) et de biomasse (en poids) de la sardine, l'anchois, l'allache, la bogue, les saurels (T. meditterraneurs, T. trachurus et T. picturatus) et les maquereaux (Scomber japonicus et S. Scombrus). Au bout de cette opération, les résultats seront évalués et permettront de définir «les mesures nécessaires pour l'exploitation et la gestion des ressources halieutiques, à travers notamment des plans de pêche pour les professionnels, des cartes des zones de pêche et de la distribution spatiale des ressources». Il faut savoir que la durée de cette campagne est fixée à 30 jours. Elle s'inscrit dans le cadre du programme national d'évaluation des ressources halieutiques, s'étalant sur cinq ans, afin de collecter les données scientifiques sur l'état des stocks nationaux. Les différents intervenants pourront ainsi connaître la tendance des stocks halieutiques algériens dans le but d'une gestion plus rationnelle de la ressource et de l'activité de la pêche. Pour rappel, le ministère de la Pêche, afin de mettre en place une base de données «fiable et évolutive», avait pris la décision de réaliser deux campagnes d'évaluation des ressources halieutiques nationales par an. En termes de chiffres, il y a lieu de rappeler que sur un stock halieutique global de 600 000 tonnes, les quantités produites sont encore loin d'atteindre le «stock pêchable», estimé à 280 000 tonnes. Les autorités pour pallier au déficit se sont orientées vers l'aquaculture, en multipliant les projets à travers l'ensemble du territoire national. Des mesures incitatives sont prises pour encourager les investisseurs à aller dans cette voie. Des fermes aquacoles sont implantées un peu partout à Tizi Ouzou, Tipasa, Skikda et même au sud du pays. D'autres projets sont en cours de lancement. Le poisson d'eau douce, même s'il n'est pas encore introduit dans les traditions culinaires algériennes, commence à se frayer un chemin et de petites PME de transformation commencent à se mettre en place. Mais le simple citoyen attend toujours de voir se concrétiser les promesses des responsables du secteur de voir baisser les prix du poisson marin, notamment la sardine qui a pris le large. B. A.