Le taux de raccordement de la population algérienne à un réseau d'alimentation en eau potable (AEP) est des plus satisfaisants. Et pour preuve : il vient d'atteindre les 90%. C'est ce qu'a révélé le ministre des Ressources en eau (MRE), Hocine Necib, lors de l'allocution qu'il a donnée à l'ouverture d'une conférence ayant pour thème «Le changement climatique, quel défi pour les ressources en eau», organisée conjointement par le MRE et l'organisme de coopération allemand GTZ, jeudi dernier à l'hôtel El Aurassi. Il a également précisé, toujours à propos de l'AEP, que parmi les 90% de la population, 75% reçoit de l'eau selon des tranches horaires alors que le reste est alimenté de manière continue, c'est-à-dire 24 heures sur 24. Au sujet du changement climatique le ministre dira qu'il faudra sortir de cette idée qu'il concerne seulement la rareté de l'eau, mais par contre il faut ajouter cet autre phénomène qu'est le bouleversement de la pluviométrie. Et sur ce dernier point, Hocine Necib à tenu à souligner : «La récurrence et l'intensité des inondations que le pays a enregistrées ces dernières années sont la preuve irréfutable du dérèglement de la pluviométrie.» Le ministre a également mis l'accent sur l'intérêt de se préparer à enregistrer d'autre fortes précipitations comme celles de la vallée du M'zab qui, en 2008, où il a été enregistré 1 200 mètres cubes par seconde, et de Sidi Bel Abbès en 2011. «Devant le risque de récidive, les pouvoirs publics ont pris les mesures qui s'imposent. Je peux vous dire aujourd'hui que la vallée du M'zab est totalement sécurisée contre d'éventuelles fortes précipitations qui pourraient intervenir à l'avenir», a lancé le ministre des Ressources en eau. Et d'ajouter, toujours à propos des inondations, que son département mène des actions à caractère curatif. «Des actions que nous pouvons mener depuis la mise en place du réseau national d'alerte», a-t-il tenu à faire savoir. Pour sa part, la directrice de GTZ, Susanne Wahl, a averti tout de go l'assistance que les effets d'un changement climatique sont déjà perceptibles. «En ce qui concerne la région méditerranéenne on peut s'attendre à une hausse de la température qui peut aller jusqu'à 5,1°», a-t-elle énoncé. Cette responsable a aussi informé que devant de tels défis plusieurs actions vont être menées. Des actions rendues nécessaires selon le conseiller au ministère de Ressources en eau, Rachid Taibi. Ce dernier a en effet expliqué que «les modèles globaux réalisés par l'Organisation mondiale de météorologie montraient que les changements climatiques mondiaux se répercuteront négativement sur l'Algérie». Toujours d'après Taibi, «ces changements auront pour impact sur l'Algérie une baisse de la précipitation, l'accentuation des phénomènes extrêmes comme la sécheresse et des pluies torrentielles qui conduiront à des inondations». Ce dernier a aussi expliqué que «la préservation des ressources en eau doit s'effectuer à travers l'atténuation des changements climatiques via la réduction de la consommation et des rejets d'énergie, la mobilisation et la régulation des ressources hydriques par des barrages». Pour sa part, le directeur climatologique national, Djamel Boucherf, a suggéré la mise en place de systèmes de veille et d'alerte pour les inondations, sécheresses et vagues de froid. Il a noté l'importance de mettre ces systèmes de veille à la disposition de tous les secteurs pour une aide à la décision en cas de changements climatiques brusques. Notons enfin qu'un riche programme de manifestations est prévu pour célébrer à la fois la Journée de l'eau et celle de la météorologie. Z. A.