L'Association nationale de l'insertion des trisomiques (Anit) a appelé, samedi à Alger, à l'insertion et l'accompagnement scolaire et professionnel des trisomiques pour une meilleure intégration sociale. «Les trisomiques ont d'énormes capacités d'apprentissage et d'intégration lorsque les conditions de socialisation et d'accompagnement sont fournies. Les autorités publiques doivent prévoir des classes spécialisées pour ces enfants dans tous les établissements scolaires et leurs donner également la possibilité de se former à des métiers manuels», a plaidé, le président de l'Anit, Youcef Chibani, à l'occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21. Le président de l'Anit a estimé que la trisomie 21 n'était pas un handicap et que les enfants trisomiques pouvaient être scolarisés et s'inscrire à des formations professionnelles, au même titre que les autres enfants. Les enfants trisomiques ont seulement besoin de plus d'attention et de temps pour apprendre et intégrer des données, a ajouté M. Chibani, précisant que le programme scolaire suivi par les trisomiques était le même que les autres enfants. M. Chibani a rappelé que l'Anit était la seule association à l'échelle nationale qui prenait en charge les enfants trisomiques, indiquant que ses capacités d'accueil étaient «saturées». Il a relevé que cent-soixante enfants trisomiques étaient inscrits sur la liste d'attente et attendaient qu'une place se libère pour rejoindre un établissement scolaire. Le même responsable a indiqué qu'uniquement 400 à 500 enfants atteints de cette maladie génétique étaient scolarisés, estimant que ce n'était pas suffisant comparativement au nombre de trisomiques à l'échelle nationale. La vice-présidente de la formation professionnelle de l'Anit, Naziha Djebri, a souligné que les parents devaient prendre en charge les enfants précocement pour leur permettre une meilleure adaptation sociale. Elle a précisé à ce sujet que les enfants trisomiques souffraient d'insuffisance d'assimilation et non de retard mental et qu'ils avaient donc la possibilité d'apprendre de nombreuses professions. La vice-présidente a noté qu'un accord de principe a été signé entre l'Anit et la formation professionnelle de la wilaya d'Alger afin que les jeunes trisomiques puissent intégrer un centre de formation professionnelle. Des diplômes agréés par l'Etat seront remis en fin de cycle aux trisomiques pour leurs permettre d'accéder à un emploi. Une expérience d'apprentissage a été tentée, «avec brio», pour un groupe de jeunes trisomiques, dans les domaines de l'horticulture et du recyclage de papier, selon Mme Djebri. La trisomie 21 est une anomalie génétique due à la présence dans une paire chromosomique d'un chromosome surnuméraire (21). En Algérie, 80 000 à 100 000 trisomiques sont recensés et deux enfants naissent quotidiennement avec une trisomie 21.