Dans sa politique de lutte contre le chômage, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs afin de permettre aux jeunes d'avoir un emploi ou de créer leur propre entreprise. Ces dispositifs concernant la création de postes d'emploi et l'encouragement à l'investissement, notamment l'aide au financement des projets Ansej et autres formules aux mêmes objectifs, semblent provoquer l'intérêt des jeunes actuellement à la recherche d'un emploi ou voulant lancer leur propre projet. On constate souvent au niveau des organismes chargés de gérer les différents dispositifs en place une importante foule de jeunes en quête de financement pour leurs futures entreprises. Les conditions et le dossier de création de microentreprise pour postuler au financement d'un projet ont été allégés pour permettre ainsi à plus de jeunes de pouvoir se lancer dans la réalisation de leurs projets. Concernant le dossier, il convient de noter que plusieurs documents officiels, à l'image de l'attestation de non affiliation (Cnas/Casnos), ne sont plus demandés. En outre, l'apport personnel n'est que de 1% ou 2% selon le coût du projet. La libération des obligations vis-à-vis du Service national qui n'est plus une exigence, à l'exception des promoteurs âgés entre 19 et 20 ans. Ces nouvelles mesures ont permis à plus de jeunes de pouvoir s'engager dans la mise en œuvre de leurs projets. Des difficultés sont relevées dans l'octroi des autorisations administratives pour la création des microentreprises dans nombre de secteurs, dénoncées aussi bien par les concernés eux-mêmes que par le gouvernement. Des centaines de milliers d'emplois ont été générés par la mise sur pied de micro-activités pilotées par des jeunes entrepreneurs. Le plus gros problème auquel sont confrontés les jeunes investisseurs, est l'octroi des autorisations administratives, exigées dans certains secteurs, avant le lancement des projets. Une évaluation des différents mécanismes d'appui à la création de microentreprises est nécessaire afin d'analyser leur apport à la création d'emplois. Les dispositifs ne sont-ils pas toxiques pour l'économie nationale, particulièrement ceux destinés à absorber le chômage des jeunes ? On ne saura jamais si le dispositif Ansej a vraiment marché. Car il est impossible de faire son évaluation dans la situation actuelle. On ne connaît pas l'impact sur les bénéficiaires, le niveau de remboursement des dettes, pour pouvoir apprécier l'efficacité des dispositifs d'aide à la création d'emplois, sans cesse objet de critiques. Des questions qui s'imposent, car à ce jour il n'y pas de données réelles sur l'apport de ces dispositifs. Il y a certes des cas de réussite et d'autres d'échecs, avec des difficultés persistantes sur le terrain pour les jeunes entrepreneurs. Cependant, ces données restent vagues, mais surtout inexploitées pour voir si l'opération devrait être poursuivie, revue ou remplacée par des dispositifs innovants. Des milliers de projets lancés grâce à ce dispositif vivent des situations difficiles alors que certains sont au bord de la faillite. Les jeunes qui ont bénéficié de crédits pour leurs projets, ont investi, pour la plupart d'entre eux, dans des véhicules de transport de marchandises ou de transport de voyageurs, cela a eu un impact négatif plutôt que positif, vu la saturation du secteur. L'Union nationale des transporteurs a tiré la sonnette d'alarme en affirmant que pas moins de 2 700 jeunes transporteurs, soutenus par l'Ansej, sont en cessation de paiement. Ce chiffre, qui fait grincer des dents, est le résultat de plusieurs facteurs liés aussi bien à l'activité qu'à la formule de soutien mise en place par l'Etat. En effet, le bilan présenté par ces transporteurs indique que le secteur n'a pas été préparé à assurer un plan de charge aux jeunes promoteurs conforme à leurs attentes et surtout à leurs plans de remboursement des crédits contractés. Poussant ainsi les transporteurs, en majorité des jeunes soutenus par l'Ansej, à travailler au noir pour éviter la faillite et la situation de cessation de paiement. Le Premier ministre avait annoncé que de nouvelles mesures destinées aux jeunes promoteurs seront incluses dans la loi de Finances. Le gouvernement se résout ces derniers temps à reconnaître que le pays ne peut plus se permettre des plans sociaux dont le poids financier est de plus en plus lourd à supporter par l'Etat. Constat d'autant plus sérieux que la machine économique ne démarre pas et que les perspectives sont incertaines en termes d'exportations d'hydrocarbures. Il avait annoncé également la généralisation, à travers toutes les wilayas, de l'opération d'octroi de crédits bancaires sans intérêt aux jeunes, une opération ayant concerné jusque-là les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Parallèlement à cette mesure, d'autres facilitations verront le jour, en particulier celles relatives à la prolongation de 6 à 10 ans de la durée d'exonération d'impôts (IRG, TAP et IBS) et de 3 à 10 ans de la durée d'exonération de l'impôt sur le foncier. «Ces mesures seront incluses dans la prochaine loi de Finances», souligne-t-il. Dans ce contexte, le Premier ministre affirme que les modalités d'accompagnement des jeunes bénéficiaires des différents dispositifs de financement pour la création de leurs propres microentreprises de production sont en cours d'examen. A. K.