L'Algérie «ne ménagera aucun effort» dans le sens de la réconciliation arabe, l'unification des rangs arabes, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra au Koweït où il participe au 25e sommet de la Ligue arabe. En affirmant aussi, que seule l'union est à même de permettre aux pays arabes d'avoir une place influente au sein de la communauté internationale, M. Lamamra a exprimé le souhait que le sommet du Koweït puisse être celui de la réconciliation interarabe, relevant une mobilisation intense pour la concrétisation de la solidarité arabe. Le ministre algérien, qui s'exprimait dans une interview au journal koweïtien Ennahar, a livré la position algérienne à l'égard de plusieurs sujets, notamment la crise syrienne. Il a indiqué que cette question ne se résume pas à un simple siège, appelant l'ensemble des acteurs à œuvrer à faire de la Ligue arabe un espace pour régler cette tragédie humanitaire et sauver la Syrie de la guerre civile. «Nous pensons que la question syrienne est plus qu'un siège vacant. C'est avant tout une tragédie, un massacre et une guerre civile. Après trois années de crise, il est important de centrer la réflexion sur une solution. Le problème du siège est une question secondaire. Nous estimons que cette question devrait être réglée dans le cadre des chartes et des lois internationales et de la Ligue arabe qui traitent de la représentation des pays dans les organisations internationales et régionales.» Pour ce qui est du terrorisme, le diplomate algérien a réitéré l'appel de l'Algérie au tarissement des sources de financement de ce dangereux fléau à travers l'adoption d'un projet de convention arabe de lutte contre ce phénomène. M. Lamamra a fait savoir que la vision de l'Algérie en matière de renforcement de l'action arabe commune de lutte contre le terrorisme va dans le sens de la mise en place d'un mécanisme au niveau de l'organisation arabe, à travers les réunions des ministres des Finances et de la Justice. Ceci constituera, a-t-il ajouté, un pas décisif vers le règlement de cette question dans un cadre juridique et non politique. Cette déclaration du ministre algérien des A E, M. Lamamra, vient se greffer sur celle du chargé des Affaires étrangères de l'Etat du Koweït, Khaled Djarallah, qui a affirmé, mardi au Koweït, que son pays demeurait convaincu que les dirigeants arabes «sont en mesure de dépasser les situations difficiles et capables d'un grand apport» pour faire aboutir les aspirations des Etats et peuples arabes. Après avoir émis l'espoir que «le sommet aboutisse à des décisions et à des résultats positifs», le responsable koweitien a précisé que la déclaration du Koweït «englobe toutes les questions politiques, économiques, sociales et de développement ainsi qu'un traitement global des problèmes du monde arabe». En effet, les travaux du 25e sommet arabe ordinaire, qui ont débuté mardi au Koweït, ont été réduits à un jour au lieu de deux jours et seront sanctionnés par la Déclaration de Koweït Ce sommet arabe, sur lequel sont fondés de grands espoirs d'aboutir à une réconciliation interarabe, intervient en effet dans une conjoncture marquée par une escalade de tension entre le Qatar d'une part, l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn de l'autre. Un point qui, en dépit de sa sensibilité, n'a pas été retenu dans l'ordre du jour des travaux. L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn ont rappelé début mars leurs ambassadeurs à Doha pour protester contre ce qu'ils considèrent comme des ingérences du Qatar dans leurs affaires, et contre son soutien inconditionnel aux Frères musulmans, que Le Caire et Ryad considèrent comme une «organisation terroriste». Résultat : le niveau de représentation à ce sommet s'en est affecté, puisque seuls 13 des 22 membres de la Ligue étaient représentés par leurs chefs d'Etat. A noter, enfin, que Ramtane Lamamra a ; lors de son séjour au Koweït, assisté aux entretiens du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui représente le président de la République à ce sommet, avec le président du Parlement koweitien et président de l'Union parlementaire arabe, M. Marzouk Al Ghanem, le président yéménite Abd Rabou Mansour Hadi, et le président libanais Michel Souleiman. Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a eu également lundi des entretiens avec l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi A. R. /APS