Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a souhaité dimanche que le sommet de Koweït constitue un bond qualitatif dans le cadre de la solidarité interarabe. Dans une déclaration à l'APS en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, M. Lamamra a fait part d'un "consensus arabe autour de plusieurs questions inscrites à l'ordre du jour de cette rencontre qui a examiné plusieurs points dont la question palestinienne, la crise syrienne, le phénomène du terrorisme, la création d'une Cour arabe des droits de l'Homme et la réforme de la Ligue arabe". S'agissant de la principale question débattue par les ministres arabes des Affaires étrangères, à savoir la question palestinienne, M. Lamamra a indiqué que le président palestinien, Mahmoud Abbas, devrait présenter les résultats de sa dernière rencontre avec le président américain Barack Obama à Washington. Evoquant le fonds de financement de la question palestinienne, le chef de la diplomatie algérienne a souligné l'insistance arabe sur la nécessité d'amener les Etats arabes à maintenir leur soutien financier à l'Etat de Palestine, rappelant que sur 22 Etats membres de la Ligue arabe, seuls 5 pays honorent leurs engagements dont l'Algérie. S'agissant du conflit syrien qui entame sa quatrième année, M. Lamamra a fait part d'un consensus arabe global sur l'impératif de trouver une solution pacifique et politique à la crise syrienne. Outre la situation des réfugiés syriens, les ministres arabes des Affaires étrangères ont examiné une question qui a suscité une polémique entre les parties arabe l'année passée, à savoir l'octroi du siège de la Syrie, resté vacant durant cette session, à la coalition de l'opposition syrienne, selon M. Lamamra. Il a rappelé que la dernière réunion du Conseil de la ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères avait décidé d'engager des discussions entre la coalition et le secrétariat général de la Ligue arabe afin de trouver une formule concernant la décision du sommet tenu au Qatar relative à l'octroi du siège de la Syrie à la coalition, conformément à la charte de la Ligue arabe, ajoutant que le président de la coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne, Ahmed Al-Djerba, sera autorisé à prononcer une allocution à l'ouverture des travaux du sommet. Il a par ailleurs réitéré l'opposition de l'Algérie à l'octroi du siège de la Syrie à la coalition, précisant que la décision d'octroi du siège à une coalition qui ne représente pas l'ensemble de l'opposition, d'une part, et qui n'est ni agréée ni mandatée par les autorités gouvernementales, d'autre part, est contraire à la charte de la Ligue arabe et constitue un "précédent inadmissible". Pour que la Ligue arabe ne perde pas sa crédibilité par rapport à d'autres organisations internationales, il faut que ses décisions soient une partie de la solution et non une partie du problème, a-t-il relevé. Les travaux du sommet devraient aboutir à un accord de principe sur le projet de statuts de la Cour arabe des droits de l'homme proposé en 2013 notant que la plupart de ses dispositions ont été retenues. A propos du dossier du terrorisme, le ministre a affirmé que "des résultats concrets ont été enregistrées dans la dynamisation de l'action arabe commune en matière de lutte anti-terroriste" soulignant le soutien de l'Algérie lors de cette session à l'initiative égyptienne examinée par les Conseils des ministres arabes de l'Intérieur et de la Justice lors de leur réunion tenue récemment. Il a indiqué que l'Algérie abritera en mars 2015 la réunion des ministres arabes de l'Intérieur, pour examiner le dossier du terrorisme et les dangers du sectarisme et du communautarisme sur l'identité et le tissu des sociétés arabes, d'ou la nécessité de préserver l'identité nationale arabe. Il a ajouté que les responsables arabes débattront à huis clos, à l'issue de la séance inaugurale du sommet, la question des différends et des tensions dans les relations interarabes. La réforme de la Ligue arabe, a dit M. Lamamra, reste une des principales questions des travaux du sommet affirmant que cinq pays ont été chargés de rapprocher les vues sur ce dossier. L'Algérie, a-t-il indiqué, a été chargé de développer la dimension populaire dans la réalisation des objectifs, programmes et activités de la Ligue arabe". "Je pense que le document qui sera présenté par la commission algérienne sera adopté", a-t-il ajouté.