C'est un véritable retour de manivelle qui s'est produit au Koweït lors du sommet annuel de la Ligue arabe. Le plus grand perdant dans cette affaire est incontestablement le Qatar qui, non seulement a échoué de se réconcilier avec certains pays arabes, mais s'est vu rejeter la recommandation essentielle prise lors du 24e sommet de la Ligue arabe organisé à Doha. Un certain proverbe disait : «Tel est pris qui croyait prendre». C'est le cas du Qatar qui voit s'écrouler tout ce qu'il a «construit» durant plusieurs années. Profitant de la tenue au Koweït du sommet de la Ligue arabe, les dirigeants qataris ont tenté de se réconcilier avec l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats-arabes-unis et le Bahreïn. Les quatre pays ont retiré leurs ambassadeurs du Qatar, l'accusant de s'ingérer dans leurs affaires intérieures. En dépit des efforts de l'émir du Koweït, les quatre pays en question ont refusé tout dialogue avec les dirigeants du Qatar. Le ministre des Affaires étrangères égyptien a été des plus direct en indiquant que la délégation égyptienne n'est pas venue au Koweït pour se réconcilier avec le Qatar. Les autorités égyptiennes ont indiqué que leur ambassadeur ne retournera à Doha que si le Qatar cesse de s'ingérer dans leurs affaires intérieures et de leur livrer les personnes recherchées par la justice égyptienne. Plusieurs Egyptiens issus de la mouvance islamiste ont trouvé refuge à Doha après la chute du régime dirigé par les Frères musulmans. Quant aux Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Arabie Saoudite, ils ont accusent le Qatar de vouloir déstabiliser leur pays. La deuxième défaite subie par les Qataris au cours de la réunion du Koweït et le rejet par la Ligue arabe de la recommandation de Doha prise lors du 24e sommet tenu à Doha au mois d'avril 2013. Le Qatar a saisi l'occasion de la tenue de l'avant dernier sommet de la Ligue arabe à Doha pour faire pression sur les Etats arabes afin d'accepter l'opposition Syrienne en qualité de membre permanent. Lors de ce rendez-vous, il a décidé l'octroi de l'opposition syrienne du siège et ce, en dépit des réserves formulées par le Liban, l'Irak et l'Algérie. Au cours de l'actuel sommet du Koweït, les Qataris s'attendaient à ce que cette recommandation soit appliquée pour permettre aux opposants syriens de sièger en qualité de membre de la Ligue arabe. Ce ne fut pas le cas, les pays arabes ont rejeté cet état de fait et ont préféré de laisser le «siège» de la Syrie vide au niveau de la Ligue arabe. «Le représentant de l'opposition syrienne a été invité à donner une allocution mais sans qu'il puisse s'asseoir parmi les membres de la Ligue arabe. En une seule phrase, la qualité de membre permanent de l'opposition syrienne proposé par le Qatar a fait l'objet de rejet. Prenant la parole, le chef de la coalition a déclaré je cite : «En laissant vide le siège de la Syrie,on envoie un message (au président Bachar al Assad (...) : «tuez, tuez, le siège vous attend une fois la bataille terminée», a déclaré Ahmed Djarba, chef de la Coalition nationale syrienne, l'opposition en exil. «La réalité veut aussi que les ambassades syriennes soient également remises à la Coalition nationale», a-t-il indiqué. Dans les coulisses, l'émir du Koweït a fait savoir que plusieurs pays ont menacé de quitter l'organisation de la Ligue arabe si toutefois, le siège de la Syrie est octroyé à l'opposition syrienne. Selon des sources dignes de foi, le Soudan et l'Egypte ont rejoint le Liban, l'Irak et l'Algérie qui refusent l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition. Si la décision de l'Egypte demeure inchangée et irrévocable, les dirigeants soudanais pourraient changer de «veste» surtout si les Qataris décident de proposer un chèque bien gonflé. En somme, la double défaite subie par le Qatar lors du sommet du Koweït ne sera certainement pas la seule. Les «créateurs» du «printemps arabe» devraient s'attendre à d'autres revers si toutefois ils maintiendraient la même politique.