L'initiation aux arts et à la culture et l'enseignement des matières artistiques demeure le parent pauvre du système éducatif algérien. En effet, même si l'enseignement de la musique et du dessin existe dans le programme pédagogique du préscolaire jusqu'au lycée, les établissements publics qui pratiquent cela se réduisent comme une peau de chagrin faute de postes budgétaires, de moyens ou simplement de bonne volonté de la part des responsables de ces structures censées non seulement de dispenser le savoir mais également forger les citoyens de demain. En dehors de l'école, même s'il faut reconnaître que les établissements culturels, qu'ils soient sous la tutelle des communes, du ministère de la Culture ou celui de la Jeunesse et des Sports, ont pris conscience ces dernières années, de l'importance de dévoiler les initiatives de formation artistique et culturelle destinées aux enfants et de sensibiliser les plus jeunes aux matière artistiques afin de développer leur imaginaire mais également leur sensibilité esthétique dans un esprit de socialisation, du respect de l'autre et de la réflexion. Ces initiatives demeurent conjoncturelles et peu nombreuses. Ainsi, les ateliers de peinture, de musique, de théâtre ou d'écriture sont inscrits dans le cadre de telle ou telle manifestation, ou telle ou telle célébration et non pas dans un cadre rigoureux selon un programme annuel. Toutefois, il faut reconnaître le travail titanesque que mène le mouvement associatif pour palier à ce vide sidéral. Ainsi de nombreuses associations investissent de plus en plus les espaces laissés vacants par les pouvoirs publics pour prendre à bras-le-corps les plus jeunes et partager avec eux la passion de l'art et de la culture. A titre d'exemple citons l'initiative louable de l'association «Project' heurts» qui initie depuis mardi passé, l'atelier de «Film Pocket» destiné bénévolement à de jeunes collégiens. Cet atelier encadré par des formateurs expérimentés initie les graines de réalisateurs et de scénaristes aux secrets de la fabrication d'un film tout en leur inculquant en plus des techniques sur la notion de l'éthique de l'image. Il y a également, l'association, le Libre Pinceau d'Oran qui initie les enfants aux arts plastiques, avec un programme d'action étalé sur toute l'année, suscitant des vocations et créant au fil des années une véritable pépinière d'artistes en herbe et aide les plus prometteurs des jeunes à développer leurs dons. De même de nombreuses associations dans différentes disciplines artistiques et culturelles œuvrent sans cesse à travers différents ateliers de chant, de dessin, de musique, d'écriture, de poésie, de théâtre et ciné-clubs, à insuffler l'amour de l'art et de la culture chez les enfants. Ainsi, le mouvement associatif demeure encore une fois l'ultime bouée de sauvetage pour que rayonne la culture et l'apprentissage de l'art chez les jeunes Algériens. Mais hélas, les associations dont l'action est basée principalement sur le bénévolat souffrent de plus en plus d'un manque de soutien financier, réduisant ainsi leur champs d'action et le nombre d'ateliers pédagogiques qu'ils peuvent initier. Aujourd'hui, il est scientifiquement prouvé et démontré les nombreux impacts de l'enseignement des matières artistiques sur l'épanouissement psychologique des enfants sans parler de celui de l'apprentissage des valeurs citoyennes. Il devient plus qu'urgent que la culture regagne sa place dans la vie sociale, c'est grâce à elle en plus de susciter des vocations que l'on peut construire une nation saine dont les citoyens assimilent pleinement les valeurs nobles de l'humanité et de la patrie. Car l'art et la culture en plus de procurer du plaisir et de la distraction aux enfants contribuent également à stimuler en eux la curiosité, l'imagination et d'autres facultés mentales et intellectuelles. Aujourd'hui, il devient plus que nécessaire, car il y a péril en la demeure que l'école retrouve sa véritable mission d'utilité publique, et non pas s'astreindre à produire des esprits formatés mais un espace privilégié dédié à l'épanouissement de l'enfant et aiguise ses compétences et ses talents pour devenir un adulte qui a foi en lui et en son pays patrie. En attendant que ces rêves puissent devenir réalité, les pouvoirs publics à défaut d'agir dans le cadre institutionnel doivent encourager le mouvement associatif par un soutien financier et logistique pour que les graines d'artistes d'aujourd'hui puissent enfin devenir des citoyens responsables. S. B.