Toujours à propos du choix du site devant abriter le futur projet en question, Abdelkrim Rezal a tenu à préciser : «Nous avons lancé une étude, qui est en cours de finalisation, entre les villes de Dellys (Boumerdès) et de Ténès (Chlef) pour localiser le meilleur site possible devant abriter le futur port commercial de la région centre.» Et de poursuivre dans ce sens : «On cherche un lieu ouvert avec la possibilité de faire des extensions des côtés terre et mer.» Une orientation pour le choix du site tout à fait légitime. En effet, selon lui, le nouveau port devrait, entre autres, être doté d'un tirant d'eau profond pour accueillir des navires de dernière génération, d'espaces importants pour le traitement, notamment de conteneurs, ainsi qu'une base logistique. «Une fois cette nouvelle infrastructure réalisée, certaines activités du port de la capitale seront transférées progressivement vers cette place portuaire», a souligné le cadre du ministère des Transports. Il aussi tenu à signaler que «la réalisation d'un nouveau port avec un grand tirant d'eau permettra l'accostage de navires de gros tonnage. Actuellement, les marchandises destinées à l'Algérie sont transbordées, notamment aux ports de Giatora (Italie) et celui d'Algesiras (Espagne) car, selon les professionnels du secteur maritime, la profondeur des eaux dans la plupart des ports algériens ne dépasse pas 11 mètres». Ce qui fait que «l'Algérie, qui compte dix ports commerciaux seulement, est en déficit par rapport aux autres pays côtiers», a-t-il estimé. Comme il a tenu à rappeler dans la foulée que les ports nationaux de commerce ont été, pour l'essentiel, construits au cours de la période coloniale pour répondre aux besoins de développement d'un commerce orienté, presque, exclusivement, en direction de l'ancienne métropole. C'est pourquoi Abdelkader Boumessilla, consultant et ex-P-dg de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), lors du séminaire sur le thème des ports algériens, avait dit que notre pays accuse «un retard immense» dans le secteur portuaire. «Un déficit que l'on a négligé dans le gros effort entrepris par l'Etat ces dix dernières années.» Non sans souligner dans la foulée que le retard a été accentué par les progrès accomplis au niveau des ports de commerce mondiaux au cours des vingt dernières années, il avait aussi fait remarquer qu'«entre 1990 et 2010, le volume des échanges mondiaux a plus que doublé, passant de 4 à 8,7 milliards de tonnes de marchandises transportées par voie maritime, ce qui a imposé un développement profond en terme d'infrastructures d'accueil, de capacité de traitement de navires au tonnage de plus en plus gros». Toujours selon le consultant, «cette modernisation des infrastructures s'est accompagnée d'une véritable révolution en termes de facilitation de la gestion des flux d'échanges avec l'introduction du système dit échanges de données informatisées (EDI) qui a révolutionné l'opération de dédouanement des cargaisons». Un autre consultant en transport maritime, M. Abdelhamid Bouarroudj, n'a cessé de rappeler que «l'évolution rapide dans la gestion des espaces portuaires mondiaux a mis à nu la faiblesse et les retards des infrastructures portuaires algériennes, que ce soit en termes de célérité dans le traitement des navires, de capacité d'accueil de gros tonnage ou même de la qualité de management requise pour la gestion des opérations portuaires». Soulignons enfin que l'Algérie n'a pas échappé complètement à ces transformations que connaît le secteur portuaire mondial depuis une vingtaine d'années, puisqu'un premier mouvement de démonopolisation de la gestion portuaire a été engagé au cours des années 1990, consacré par la refonte du code maritime national en 1998. Z. A.