La Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle du 17 avril (Cnsep) a fait état, hier à Alger, de certains dépassements enregistrés depuis le lancement de la campagne électorale, notamment en termes de sécurité, de couverture médiatique, mais aussi en termes de subventions financières qui tardent à être versées, d'après les candidats. Fateh Boutbik, le président de ladite Commission a, à ce titre, fait savoir, que certains candidats ont émis des questionnements et préoccupations à la Cnsep qui, rassure-t-il, les a pris en charge et veille à les examiner. Ainsi, concernant les subventions financières octroyées par l'Etat aux candidats à l'élection présidentielle du 17 avril, conformément à l'article 203 du code électoral «la Cnsep a sollicité les autorités publiques pour accélérer la procédure d'octroi de ces subventions aux six candidats», a-t-il souligné. Cette subvention permettra aux candidats, dont certains ne disposant pas de moyens financiers suffisants, de faire face aux coûts de leurs campagnes. Pour ce qui est de la couverture médiatique, M. Boutbik a fait savoir que la Cnsep a adressé une requête aux médias publics, notamment les radios et télévisions, pour allonger les temps impartis à chaque candidat en le portant à 3 minutes au lieu de 2. Interrogé sur la préoccupation de certains candidats relative à «la couverture médiatique du président candidat lors de ses activités présidentielles», M. Boutbik dira : «La commission n'est pas habilitée à trancher sur ces recours, puisque Abdelaziz Bouteflika s'exprime en tant que président de la République et non pas en tant que candidat, vu que la Constitution et la loi organique portant sur le régime électoral n'interdisent pas au président candidat de continuer à exercer ses missions.» Le prédisent de la Cnsep a également fait état des dépassements relatifs à la sécurité des permanences électorales. Rappelons, à ce titre, qu'à Souk Ahras, le candidat du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a annulé son meeting, lors de la première semaine de la campagne, en accusant l'administration d'avoir exercé des «pressions» sur la population de cette wilaya pour ne pas assister aux meetings des partis de l'opposition. L'autre incident enregistré est lié à l'agression de deux cadres du Front El Moustaqbal (du candidat Abdelaziz Belaïd), à Djelfa, par des inconnus qui se sont introduits dans le bureau de permanence électorale du parti dans cette wilaya. Suite à des requêtes formulées par ces deux candidats faisant état de ces agressions, la commission a saisi les autorités pour le renforcement des dispositifs de sécurité autour des permanences électorales des candidats, d'après M. Boutbik. Interrogé sur le nombre exact des dépassements enregistrés depuis le lancement de la campagne électorale, le président de la Cnsep a indiqué qu'il «est encore tôt d'avancer un bilan». B. A.