Invité hier au forum d'El Moudjahid, en sa qualité d'expert en épidémiologie, le Pr Abdelouahab Bengounia, a souligné la nécessité de sensibiliser les collectivités locales sur l'amélioration du cadre urbain et les conditions de vie des citoyens. Cela dans un objectif clair, en cette Journée mondiale de la santé, de prévenir les maladies transmissibles, notamment celles dites vectorielles (paludisme, tuberculose...). La Journée mondiale de la santé est célébrée, cette année, sous le thème «Les maladies à transmission vectorielle», et la conférence animée par le Pr Bengounia autour de la question : «Le développement local au service de la santé publique.» Selon le spécialiste, le rôle des collectivités locales dans la promotion de la santé est plus important que celui des médecins. Pour cause, a-t-il souligné, pour qu'il y ait maladie dans un espace donné, il ne suffit pas seulement qu'il y ait le germe, mais que l'environnement soit aussi favorable pour le développement du germe et de la maladie. Tout le problème est là justement. En Algérie, depuis des années que des appels incessants sont lancés de part et d'autre pour le développement de la cité et du quartier, l'implication des responsables locaux et des citoyens dans la préservation de l'environnement, justement dans l'objectif d'éliminer les facteurs de risques, prévenir les maladies et leurs conséquences, très peu de résultats positifs se manifestent. Le manque d'hygiène dans les cités et les espaces publics, la pollution atmosphérique, la prolifération des bidonvilles, la promiscuité, le stress en permanence sur la route, dans les lieux de travail et au sein des familles, les problèmes multiples en relation avec les branchements aux réseaux d'assainissement, d'eau potable, d'électricité et de gaz, l'exploitation des fosses septiques, tout un ensemble de facteurs à l'origine d'un stress grandissant, de mauvaise alimentation et d'autres situations qui créent un milieu favorable pour le développement, entre autres, des maladies dites vectorielles. Pour le Pr Abdelouahab Bengounia, ces maladies vectorielles font plus de victimes que les guerres. Pourtant, elles sont faciles à prévenir, surtout en Algérie, un pays qui connaît des développements dans des domaines différents. La prévention primaire par l'élimination des facteurs de risques suscités, la prévention secondaire par la détection précoce et le traitement et enfin la prévention tertiaire qui est de diminuer les complications. Pour ce qui est du rôle des collectivités locales, indique le spécialiste en épidémiologie, celles-ci doivent intervenir par une alimentation saine, un habitat hygiénique, de l'eau potable, de l'électricité, du gaz et autres commodités, la scolarisation des enfants, des routes praticables et tout ce qui peut aider le citoyen à retrouver le repos et la quiétude. K. M.