Les collectivités locales doivent s'impliquer davantage dans le développement du secteur de la santé pour endiguer les maladies à transmission vectorielle comme le paludisme et la leishmaniose, a indiqué, lundi à Alger, le Pr. Abedelouahab Bengounia, chef de service épidémiologie, au CHU Mustapha Pacha. "Les collectivités locales ont un rôle important à jouer dans le secteur de la santé à travers leur implication dans la diminution de la prévalence des maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la leishmaniose et la fièvre jaune qui se transmettent par des moustiques", a insisté, le Pr. Bengounia, lors d'une conférence organisée par le quotidien El Moudjahid, à l'occasion de la journée mondiale de la santé. Pour le spécialiste, les collectivités locales "doivent s'appliquer" dans l'éradication de ces maladies par la suppression des eaux stagnantes, le renforcement des mesures d'hygiène, l'éradication des décharges anarchiques et le contrôle de l'environnement. Parmi les maladies vectorielles enregistrées en Algérie, le même spécialiste a cité le paludisme, rappelant qu'une dizaine de cas ont été recensés en novembre dernier à Ghardaïa. Le paludisme est une parasitose transmise par les moustiques du genre Anophèles. Ces moustiques vivent principalement en milieu rural dans les zones polluées. D'autres types de maladies vectorielles sont aussi enregistrés en Algérie, a ajouté le Pr. Bengounia, citant comme exemple la leishmaniose dont le vecteur de transmission est le clou de Biskra (moustique). La leishmaniose est une maladie chronique à manifestation cutanée et/ou viscérale due à des parasites appartenant au genre Leishmania. Ces parasitoses sont dues à un manque d'hygiène, sont à déclaration obligatoire et peuvent s'avérer mortelles dans certains cas, a ajouté le spécialiste. Pour le conférencier, les maladies infectieuses "continuent d'être préoccupantes et doivent faire l'objet d'un intérêt particulier de la part des autorités locales". Il a ce sujet appelé au renforcement des programmes de prévention par l'hygiène du milieu, le contrôle de l'environnement et la salubrité publique. La formation des médecins à ces maladies vectorielles sur le plan du traitement et de la prévention figurent aussi parmi les recommandations du spécialiste. La Journée mondiale de la Santé est célébrée chaque année le 7 avril et le thème consacré pour cette année est relatif aux maladies à transmission vectorielle. Une maladie à transmission vectorielle est une maladie pouvant être transmise par un vecteur, qui peut être un moustique. Les vecteurs sont des organismes qui transmettent des agents pathogènes ou des parasites d'un sujet infecté à un autre. Les maladies à transmission vectorielle sont provoquées par ces agents pathogènes ou parasites dans la population humaine.