La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain a pris fin hier. Une fin de campagne marquée d'échanges très vifs entre les camps des deux principaux candidats, qui fait craindre à certains observateurs l'après 17 avril. En tout état de cause, la majorité des candidats ont tenu leurs dernières activités comme le veut une certaine tradition politique dans la capitale appelant leurs militants à un vote massif le jour du scrutin. Le staff du président candidat, Abdelaziz Bouteflika, a choisi la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf pour tenir son ultime activité publique. Dans une rencontre avec les partisans de Bouteflika, et en présence de tous les animateurs de sa campagne, son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, a rappelé les points essentiels de son programme et exhorté les milliers de présents à la coupole, à se rendre en masse aux urnes pour permettre à leur candidat de poursuivre son programme et de parachever les réalisations en cours. Ali Benflis, principal challenger de Bouteflika, a animé deux meetings. Le premier à l'Est du pays, précisément dans la wilaya de Guelma, et le second dans l'après-midi à Rouiba, dans la banlieue Est d'Alger. Le candidat Ali Benflis a, de son côté, mis en exergue les grands axes de son programme électoral intitulé le «Renouveau national» avec comme leitmotiv l'instauration d'une société des libertés. Se voulant rassembleur, M. Benflis est revenu sur sa proposition d'élaborer une «Constitution consensuelle» et expliqué sa vision du fonctionnement d'un exécutif élargi à toutes les composantes. Quant au candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qui était aussi à Alger, hier, il n'a pas caché ses appréhensions à quelques jours de la tenue du scrutin et invite l'ensemble des partis politiques et les associations de la société civile à adopter une «position commune en vue de faire face à tout éventuel dérapage». Abdelaziz Belaïd, candidat du Front El Moustakbel, a choisi, lui aussi, de rencontrer la presse pour ce dernier jour de campagne, consacrant son intervention à la situation dans la ville de Ghardaïa, théâtre de «graves violences» et de «manipulations politiciennes». Jugeant assez sérieux le niveau de violence atteint dans les échauffourées à Ghardaïa, Abdelaziz Belaïd qui a déploré le «manque d'éthique» dans la pratique politique, a appelé à un vote massif pour faire barrage à la fraude et éviter un déchainement de la violence. Le candidat du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a choisi pour sa fin de campagne de faire le bilan de ses périples à travers le pays. Un bilan qu'il a qualifié globalement de positif. Il n'oubliera pas de souligner «l'iniquité» qui a entaché la campagne avec l'introduction de «l'argent sale». M. Rebaïne a également critiqué la «partialité de l'administration», notamment par l'utilisation des biens de l'Etat au profit d'un candidat. Louisa Hanoune, candidate du Parti des travailleurs, devait pour sa part se rendre à Ouargla. Sa rencontre avec ses partisans de Ghardaïa a été annulée car, expliquera-t-elle sur un plateau de la télévision algérienne publique, les services de sécurité lui ont assuré qu'ils «ne contrôlaient aucunement la situation». Cependant, le vote des membres de la communauté algérienne installée à l'étranger se poursuit pour la deuxième journée dans l'ensemble des postes diplomatiques et consulaires. L'affluence est qualifiée de «moyenne» par l'agence officielle APS. Le vote des ressortissants algériens résidents à l'étranger, s'étalera jusqu'à jeudi 17 avril. M. N./APS