La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, entamée le 23 mars dernier, prend fin dimanche par la programmation, pour certains candidats, de leurs derniers meetings à Alger au moment où se poursuit pour la deuxième journée le vote de la communauté installée à l'étranger. Comme il est de tradition, nombre de candidats choisissent la capitale pour réunir leurs sympathisants en clôturant leur campagne par une synthèse de leur thématique et un appel massif à se rendre aux urnes. Le staff du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a choisi d'engager sa dernière bataille à la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf qui a vu le directeur de campagne Abdelmalek Sellal revenir sur les points essentiels du programme proposé aux électeurs. Charpentant son discours autour de deux axes, le premier autour des réalisations et le second sur la poursuite de l'effort pour édifier un Etat "fort et démocratique", M. Sellal a longuement insisté sur la préservation de la "cohésion" et "l'unité" nationales face à ce qu'il a qualifiées de "menaces". Après avoir évoqué la volonté du candidat d'aller vers la 2ème république, le directeur de campagne détaillera davantage ce concept qu'il classifiera dans cette "Algérie nouvelle" qui devrait voir aux commandes l'"élite intellectuelle composée de la génération post-indépendance". De Guelma, le candidat Ali Benflis a, lui, continué à disserter sur son projet de "renouveau national" avec comme leitmotiv l'instauration d'une société des libertés. Se voulant "rassembleur", M. Benflis est revenu sur sa proposition d'élaborer une "Constitution consensuelle" et expliqué sa vision du fonctionnement d'un exécutif élargi à toutes les composantes. Plus explicite sur sa vision de "défense nationale", il parlera de sa volonté de poursuivre le processus de "professionnalisation" de l'armée nationale populaire et d'affiner la doctrine de sécurité nationale pour mieux appréhender les dangers et les menaces qui se posent au pays. Le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati dit manifester quelques appréhensions à quelques jours de la tenue du scrutin et invite l'ensemble des partis politiques et les associations de la société civile à adopter une "position commune en vue de faire face à tout éventuel dérapage". La fin de campagne a donné également lieu à bilans de la part de certains candidats comme c'est le cas du candidat du part Ahd 54, Ali Fewzi Rebaïne qui a estimé "positives" les rencontres avec ses militants et sympathisants. Posant un problème d'équité qui a, selon lui, entaché la campagne avec l'introduction de "l'argent sale", M. Rebaïne a critiqué la "partialité de l'administration" notamment par l'utilisation des biens de l'Etat au profit d'un candidat. Abdelaziz Belaïd, candidat du Front Al Moustakbel a choisi, lui aussi, de rencontrer la presse pour ce dernier jour de campagne, consacrant son intervention à la situation dans la ville de Ghardaïa, théâtre de "graves violences" et de "manipulations politiciennes". Jugeant assez sérieux le niveau de violence atteint dans les échauffourées à Ghardaïa, Abdelaziz Belaid qui a déploré le "manque d'éthique" dans la pratique politique, a appelé à un vote massif pour faire barrage à la fraude et éviter un déchainement de la violence . Pendant ce temps, le vote des membres de la communauté algérienne installée à l'étranger se poursuit pour la deuxième journée dans l'ensemble des postes diplomatiques et consulaires. Dans l'ensemble, une affluence moyenne a marqué le déroulement du scrutin. Ouvert samedi, il s'étalera jusqu'à jeudi 17 avril. A propos de ce scrutin, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a réitéré la volonté de l'Etat à "réunir les conditions nécessaires pour son bon déroulement en vue de consolider le processus démocratique. "L'Etat tient à garantir toutes les conditions nécessaires tant au profit des candidats que des électeurs pour assurer le bon déroulement du scrutin", a soutenu M. Lamamra qui s'exprimait lors d'une journée d'études en faveur des observateurs internationaux présents pour la couverture de l'élection présidentielle.