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L'occasion d'un week-end prolongé
Election présidentielle à Blida et à Tipasa
Publié dans La Tribune le 19 - 04 - 2014


Lyès Menacer
Quand les bureaux de vote ont ouvert à huit heures, la ville de Blida sommeillait encore. Rares les magasins qui ont ouvert comme à leur habitude en ce jour d'élection présidentielle à laquelle Abdelaziz Bouteflika, le président sortant, se représente pour sa propre succession, pour un quatrième mandat. En dehors de quelques cafétérias qui ont accueilli, avec le sourire, leur clientèle habituelle, les Blidéens ont pris tout leur temps pour investir la cité qu'on surnomme la ville des Roses, mais où il ne reste aujourd'hui que des espaces verts sans leur verdure, où les ordures ménagères et les sacs en plastique agressent la vue partout. À part les portraits des candidats à la présidentielle, principalement ceux d'Abdelaziz Bouteflika et de son principal concurrent Ali Benflis, rien n'indique qu'une élection était en train de se dérouler en cette matinée d'un jeudi, d'ordinaire animé. En face du stade Tchaker, où l'équipe nationale algérienne a fait vibrer tout le pays par ses victoires, la station de taxis et de bus inter-wilayas était quasiment déserte. Le marché, habituellement animé, ressemblait plus aux petits souks improvisés dans les quartiers de la ville. Sous ce soleil de plomb, présage d'un été chaud, il était préférable de se balader en voiture pour ceux qui en ont une, car la circulation était fluide.
Au niveau de la cité Benboulaïd, les balises bleues des policiers, en faction devant les centres de vote, attirent de loin l'attention des conducteurs, mais pas celles des électeurs, qui ne se sont pas bousculés devant les urnes pour choisir leur candidat. À l'école Zendja-Ahmed, les onze bureaux ouverts pour l'occasion, n'ont recueilli que 3,23% de taux de participation à 9h15, heure du premier sondage fait par les agents chargés du déroulement de l'élection sur place. Assis sous l'ombre des balcons de l'école, les agents mobilisés pour ce vote avaient l'air de s'ennuyer. «C'est en fin d'après-midi que les gens viennent voter», tente de se justifier un jeune agent, devant le passage d'une dame qui n'a pas pu voter, faute de carte d'électeur dont elle ne disposait pas. Quelques mètres plus loin, dans l'enceinte du lycée Omar-Ibn El-Khettab, quelques électeurs, des sexagénaires, cherchaient les bureaux de votes,
installés au premier étage de l'établissement. Visiblement rassurée, la représentante de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, seule femme dans la course à la présidentielle, a posé valise dans le bureau du chef de centre de vote. Ce dernier, sourire au coin, s'est montré enthousiaste quant à l'augmentation du pourcentage des votants avant la clôture de l'opération du vote, prévue pour 19h, avant qu'elle ne soit prolongée à 20h. Mais, en attendant, les électeurs venaient seuls ou en petits groupes, surtout les femmes, et le centre n'a pu attirer que 107 votants sur les 3 432 inscrits, selon le décompte qu'il avait établi à 10h.
À la périphérie sud-est du siège de la première région militaire, l'école primaire Imam Malek offrait plutôt l'aspect d'un commissariat de police que d'un centre de vote. La présence policière était en effet perceptible de loin. Faute d'avoir été informé de la mise à jour du fichier électoral, de nombreux électeurs se sont vus orientés vers d'autres centres de vote, situés loin de leurs cités. À la fois énervés et déçus, ils ont finis par rentrer chez eux. Ce n'était pas le cas d'un jeune qui voulait voter à la place de sa mère et qui a été autorisé alors qu'il ne disposait d'aucune procuration sur lui. Après s'être renseigné et insisté sur le fait que la pièce d'identité nationale qu'il avait sur lui était celle de sa mère malade, expliquait-il, il a été orienté dans l'un des neuf bureaux de vote, pour réapparaitre quelques minutes plus tard, content d'avoir voté.
À quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Blida, loin de cette Mitidja engloutie par le béton, l'ancienne province romaine de la Mauritanie Césarienne, Tipasa, paraissait le regard tourné vers la Méditerranée. Il y avait plus de monde sur le port de pêche et de plaisance qu'en ville, où la circulation automobile était fluide. Désintéressé par l'élection, un quadragénaire était incapable de montrer le lieu du déroulement du vote au centre-ville de Tipasa. Pourtant, le centre de vote était quelques mètres plus loin. Le plus important centre de vote de Tipasa avait été établi à l'école Boucetta-Abdelkader. Les agents chargés de superviser l'opération étaient plus inquiets par l'arrivée tardive de leur déjeuner que pour le faible taux de participation, qui était d'à peine 25% à 13 heures. Dans les huit classes qui servait de bureaux de vote, les agents communaux et les quelques représentants des six candidats présents sur place faisaient des va-et-vient incessants entre leur chaises et la cour, où la brise marine rafraichissait de temps à autre l'atmosphère estivale qui régnait sur place. «Le taux de participation est toujours faible en matinée. Mais à partir de seize heures, les gens vont venir voter», tentait de rassurer le chef de centre, précisant que seul le président du parti Ahd54 n'avait pas de représentant, tandis que ceux qui devaient veiller sur les urnes pour le compte d'Ali Benflis ne s'étaient pas présentés. Dehors, la police régulait la circulation et orientait les électrices vers le centre de vote pour femme, situé en face de l'établissement Boucetta-Abdelkader. Dans ce centre, les bureaux avaient l'air plus animés. Venues seules ou en groupe, les femmes paraissaient plus motivées que les hommes à Tipasa pour choisir leur représentant à la tête de l'Algérie. À l'école Ben Othmane, le nombre de votantes avait atteint les 646 sur les 4 343 inscrites sur les listes électorales, selon le décompte de 14 heures. À l'ouverture du centre, il y n'y avait que 20 femmes, selon les chiffres inscrits sur les fiches officielles. Sur les hauteurs de cet ancien et important comptoir commercial de la civilisation phénicienne en Afrique du Nord, au niveau du centre de vote Oued Marzouk, les files d'attente dans les trois bureaux réservés aux femmes étaient plus importantes. Mais la moitié était venue plutôt pour se distraire des tâches ménagères de la matinée que pour voter, fait-on remarquer dans la cour de l'école primaire Boudjemaa-Mohamed. Loin de l'agitation de Tipasa, les citoyens de Haï Berkane Belkacem, sur le chemin du retour vers Alger, semblaient attendre, eux aussi, la fin de l'après-midi pour se rendre aux urnes. «Nous sommes dans une région agricole. On finit les travaux des champs, puis on vient voter. Surtout concernant les jeunes», se justifie Mouloud, un agent communal. Il est à souligner que la présence policière avait été remarquablement renforcée dans l'ensemble des bureaux de vote visités. Mais plutôt que de ressembler à un rendez-vous important pour les Algériens, la journée d'hier était plutôt une occasion pour de nombreuses personnes de s'offrir une sortie en mer à Tipasa et à Cherchell, ou en forêt du côté de Chréa et de Beni Haroun.
L. M.


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